LE MAGAZINE DES SCIENCES DE L’UNIVERS EN AFRIQUE
Novembre 2021

Novembre 2021

02/11/2021 Rapprochement entre Mercure et Spica 

03/11/2021 Rapprochement entre la Lune et Mercure

04/11/2021 NOUVELLE LUNE

06/11/2021 Rapprochement entre Vénus et M 8 

08/11/2021 Rapprochement entre la Lune et Vénus après le coucher du Soleil

 

10/11/2021 Rapprochement entre la Lune et Saturne 

11/11/2021 PREMIER QUARTIER DE LA LUNE

11/11/2021 Rapprochement entre la Lune et Jupiter 

17/11/2021 Pluie d’étoiles filantes : Léonides (15 météores/heure au zénith)

19/11/2021 PLEINE LUNE 

24/11/2021 Rapprochement entre la Lune et Pollux 

27/11/2021 Rapprochement entre la Lune et Régulus

27/11/2021 DERNIER QUARTIER DE LA LUNE

Octobre 2021

Octobre 2021

06/10/2021 NOUVELLE LUNE

08/10/2021 Pluie d’étoiles filantes : Draconides (10 météores/heure au zénith)

09/10/2021 Rapprochement entre la Lune et Vénus après le coucher du Soleil

13/10/2021 PREMIER QUARTIER DE LA LUNE

14/10/2021 Rapprochement entre la Lune et Saturne 

15/10/2021 Rapprochement entre la Lune et Jupiter 

16/10/2021 Rapprochement entre Vénus et Antarès 

18/10/2021 Pluie d’étoiles filantes : Epsilon Géminides 

20/10/2021 PLEINE LUNE

21/10/2021 Pluie d’étoiles filantes : Orionides (20 météores/heure au zénith)

24/10/2021 Rapprochement entre la Lune et Aldébaran 

26/10/2021 Rapprochement entre la Lune et M 35 

28/10/2021 DERNIER QUARTIER DE LA LUNE

29/10/2021 PLUS GRANDE ÉLONGATION EST de Vénus (46,9°)

Un « Concentré de Sciences Cosmiques »  pour les Ecoles Primaires de Khroub-Algérie

Un « Concentré de Sciences Cosmiques » pour les Ecoles Primaires de Khroub-Algérie

 

Une initiative scientifique ambitieuse a été lancée ces derniers mois dans l’Est Algérien et plus précisément dans la commune de Khroub tout près de Constantine. Il s’agit, dans le cadre du programme CapDeL (Démocratie Participative et Développement Local), d’une action éducative menée par l’Association Sirius quant à la partie activités scientifiques en partenariat avec le Racing Club pour la partie sportive. Cette opération est le fruit d’un partenariat entre le Ministère de l’Intérieur des Collectivités Locales et de l’Aménagement du Territoire  Algérien  et le PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement) avec le soutien de l’Union Européenne.

Une « Kermesse de la Science » pour clore le premier cycle d’activités le samedi 29 mai 2021au CEM A.Kerboua à El-Khroub, Wilaya de Constantine.

 

Chaque semaine est organisé dans cette première phase de cette campagne, d’une activité d’animation scientifique pour les six Ecoles primaires pilotes dans la commune d’El-Khroub dans la Wilaya de Constantine. Cette action est menée par une équipe de 12 volontaires de l’association Sirius qui se consacrent chaque après-midi du jeudi à ces six établissements scolaires. Les ateliers touchent à toutes les sciences, avec l’astronomie comme intégrateur, et visent à promouvoir l’esprit citoyen et le respect de la nature (Climat, biodiversité, développement durable…). Cette expérience devrait être étendue à un grand nombre d’Ecoles dans la phase suivante.

La consécration fut une grande kermesse de la science et du sport  ce 29 mai dernier dans un CEM de El-Khroub avec la participation de quelques 200 élèves et un ensemble de clubs scientifiques de la ville, le tout chapeauté par une formation en astronomie pour toutes les classes de primaire y participant et avec une séance de planétarium comme cerise sur le gâteau.

Jamal Mimouni , Président, Président Association Sirius d’Astronomie

 

 

La Tunisie a obtenu 12 télescopes gratuits de Bresser GmbH-Allemagne

La Tunisie a obtenu 12 télescopes gratuits de Bresser GmbH-Allemagne

Les activités portant sur l’astronomie en Tunisie, ce pays en voie de développement du nord du continent africain, ont été initiées par des associations, des clubs ainsi que par la Cité des Sciences à Tunis, sous la tutelle du ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. La Tunisie est l’un des pays africains où l’astronomie n’est pas encore développée dans les universités et dans la société. De nombreux clubs et associations font un excellent travail en organisant de nombreux événements, conférences et ateliers d’astronomie pour les enfants et le grand public.

1. Une carte de toutes les localités des clubs, association et communautés astronomique ou les télescopes ont étés distribuées.

 

Quant à l’enseignement, cette science n’est pas mise en exergue dans le programme éducatif ce qui classe la Tunisie parmi les pays les moins orientés vers l’astronomie mais cela ne suffit pas pour affecter largement la société et diffuser la culture astronomique dans le pays.

Cette absence totale du domaine de l’astronomie et de l’astrophysique dans les universités tunisiennes, accorde aux activités de sensibilisation menées par les établissements, les associations, les clubs et même les astronomes amateurs la responsabilité de mettre en valeur cette science et de dévoiler de montrer et d’expliquer l’importance de cette science non seulement dans le développement de la qualité de l’éducation en Tunisie, mais également sur le développement de la société elle-même, car les activités culturelles sont le lien direct avec la société et joue un rôle important pour expliquer à un niveau simple comment l’astronomie peut développer la vie de chacun de nous et affecter à un haut niveau la recherche scientifique et le développement de l’éducation.

2. Quelques photos des groupes astronomiques qui ont reçu leurs télescopes

 

Et dans ce cadre, et avec le soutien des sociétés « Sterren Schitteren Voor Iedereen » (www.ssvi.be) et « Bresser GmbH » en Allemagne, la Tunisie a pu bénéficier d’un don constitué de douze télescopes menus d’un matériel éducatif qui ont été livrés à plusieurs régions sur tout le territoire tunisien dans pour toutes les régions de Tunisie, du nord au sud, pour afin d’encourager soutenir les petits clubs et associations à développer en supportant leurs activités astronomiques et les aider à continuer garantir  leur mission leur travail pour d’encourager les jeunes étudiants et les enfants et les inspirer à la par science et à l’astronomie.

L’acquisition des télescopes n’était pas dans le cadre d’un concours, c’était à travers une demande qui a été faite directement à la compagnie Bresser GmbH, sollicitant une éventuelle aide pour certains clubs et associations en Tunisie. La réponse de ce dernier était favorable, Bresser GmbH a accepté notre demande et il a fallu d’abord expédier généreusement les telescopes en Italie en premier lieu, puis vers la Tunisie.

3. Quelques images de la lune qui ont été prises par Télescope BRESSER avec la Caméra oculaire Full HD.

 

L’équipement reçu de Bresser GmbH est le suivant :

  • 12 pcs 4511609 Télescope BRESSER Arcturus 60/700 AZ design carbone – https://www.bresser.de/en/Sale/4511609-2.html (sans filtre solaire)
  • 12 pcs 0310300 EXPLORE SCIENTIFIC Solarix Film de filtre solaire A4
  • 12 pcs 5913650 BRESSER MikrOkular Caméra oculaire Full HD
  • 12 pcs 0310292 EXPLORE SCIENTIFIC Filtre Set 2 Lune & Planètes

 

Les bénéficiaires sont :

2- Club d’astronomie de Medjez El Beb :  https://www.facebook.com/AstroMed-Club-Astronomie-Medjez-104285004355293
3- Club d’astronomie de Thala : https://www.facebook.com/Thala.astro
4- Association Tunisienne des Jeunes Astronomes: https://www.facebook.com/TunisianAssociationOfYoungAstronomers
5- Association Jeunes et Sciences de Tunis, Club deTunis : https://www.facebook.com/AJSTunisie
6- Association Jeunes et Sciences de Tunis, Club de Kairouan : https://www.facebook.com/AJSKair
7- Association Jeunes et Sciences de Tunis, Club de Nabeul : https://www.facebook.com/groups/CJSNabeul/
8- Association Jeunes et Sciences de Tunis, Club de Djerba :https://www.facebook.com/jsdjerba
9- Village des Sciences de Tunis : https://www.facebook.com/%D9%81%D8%B1%D8%B9-%D9%85%D8%AF%D9%8A%D9%86%D8% A9-%D8%A7%D9%84%D8%B9%D9%84%D9%88%D9%85-%D8%A8%D8%AA%D8%B7%D8%A7%D9%88%D9% 8A%D9%86-1029456350422431
10- Cité des Sciences de Tunis : https://www.facebook.com/cite.sciences.tunis
11- Palais des Sciences de Monastir : https://www.facebook.com/pages/Palais%20Des%20Sciences%20De%20Monastir/258927354177614/
12- Yassine Tahri, Astronome Amateur.

Les frais d’expédition depuis l’Allemagne vers l’Italie, ont été pris en charge par Bresser GmbH et l’expédition d’Italie vers la Tunisie a été prise en charge par Jean-Pierre Grootaerd de « Sterren Schitteren Voor Iedereen » et Mayssa El Yazidi, la coordinatrice Nationale de la Tunisie au OAO/IAU.

Nous espérons que cet équipement sera un bon support et un aide pour les clubs d’astronomie, les associations et les organisations gouvernementales pour aider à partager les sciences et en particulier l’astronomie, parmi les jeunes étudiants, dans les environnements universitaires, les enfants et le grand public.

12 télescopes bien équipés ont été transformés de l’Allemagne en Tunisie, pour 12 communautés astronomiques différentes, grâce au soutien et à la générosité de BRESSER et SSVI.

 

 

Mayssa El Yazidi1, 3,4, Imen Titouhi2, Samaher Ben Hadj Slimane4, Olfa Mannai4, Ouissal Boughanmi4Jean-Pierre Grootaerd5

[1] Centre d’études et d’activités spatiales « G. Colombo » – CISAS, Italie.

[2] Cite des Sciences de Tunis, Tunisie.

[3] Faculté des Sciences de Tunis, Université Tunis El Manara II, Tunisie.

[4] Association Tunisienne des Jeunes Astronomes, Tunisie

[5] Sterren Schitteren Voor Iedereen

Lofar bouleverse notre vision de l’univers violent et primitif

Lofar bouleverse notre vision de l’univers violent et primitif

Les images fraîchement publiées par la collaboration internationale Lofar apportent un éclairage essentiel à notre compréhension de l’évolution de l’Univers. Grâce à une sensibilité et une résolution inédites, l’interféromètre radio surpasse de loin toutes les espérances en cartographiant la position des trous noirs supermassifs et les lieux de formation stellaire dans l’Univers primordial.

1. Représentation artistique d’une onde radio émise par un pulsar et détectée par le radiotélescope Lofar aux Pays-Bas.
(© Danielle Futselaar/ASTRON)

Explorer l’Univers par le prisme des ondes radio

Les fréquences radio émises par des sources astrophysiques couvrent une vaste gamme dans le spectre électromagnétique, de 10 MHz jusqu’à 300 GHz . Ainsi, presque tous les types d’astres et de processus physiques peuvent être observés à ces fréquences. De plus, contrairement aux autres plages d’énergie de la lumière (c.-à-d. l’infrarouge, l’ultraviolet, les rayons X et gamma), le domaine radio possède l’avantage d’être observable tant depuis le sol que depuis l’espace. En effet, communément désigné comme la « fenêtre radio », il fait partie – avec le visible – des rares rayonnements qui nous parviennent de l’Univers sans être absorbés par l’atmosphère terrestre.

Toutefois, même si des instruments au sol peuvent capter ces grandes longueurs d’onde (de l’ordre du centimètre jusqu’à la dizaine de mètres 2), la face radio de l’Univers demeure mal appréhendée. Les observations restent difficiles à entreprendre en raison de la présence d’une couche de plasma (c.-à-d. gaz ionisé) dans l’atmosphère, entre 50 km et 600 km depuis la surface de la Terre, appelée ionosphère, qui agit comme une lentille qui se déplace continuellement au-dessus des radiotélescopes. En la traversant, la propagation des rayons lumineux est perturbée et, par conséquent, la reconstruction du champ du ciel contemplé se voit dégradée. Pour tenir compte des turbulences ionosphériques, les scientifiques ont alors recours à des superordinateurs et des algorithmes pour annuler son influence dans les relevés de données. En pratique, plus l’Univers est sondé aux très basses fréquences (c.-à-d. aux alentours des 10 MHz), plus les fluctuations atmosphériques prennent de l’importance, rendant l’observation moins aisée puisque l’on s’approche de la zone de coupure ionosphérique.

L’interféromètre  radio européen Lofar

Lofar – acronyme de Low Frequency Array – désigne le réseau d’antennes le plus étendu sur Terre, capable d’observer l’Univers en radio dans des bandes de fréquences ultra-basses (f < 100 MHz). Opérationnel depuis onze ans, ce projet international repose sur la technique de la synthèse d’ouverture par interférométrie. Le principe de fonctionnement consiste à répartir sur une vaste zone un ensemble d’antennes radio, puis de combiner les signaux reçus par chaque antenne pour afficher le bout de ciel étudié. De cette manière, les astronomes aboutissent à une résolution pour les images reconstituées équivalente à celle d’un unique et gigantesque radiotélescope, dont le diamètre vaudrait le périmètre couvert par l’agglomérat d’antennes (environ 1 500 km). Cette méthode remarquablement ingénieuse est également employée par la collaboration Event Horizon Telescope (EHT) qui s’emploie à capter l’ombre des trous noirs supermassifs.

En somme, ce télescope virtuel avec pointage numérique regroupe pas moins de cinquante-deux stations, ce qui représente plus de 70 000 antennes coordonnées et disséminées à travers neuf pays européens. Le cœur du réseau se localise aux Pays-Bas, avec trente-huit stations (fig. 1). Parmi les stations restantes, une se trouve en France, sur le site de Nançay de l’Observatoire de Paris-PSL. Ainsi, grâce à l’espace occupé au sol par Lofar, le degré de finesse des clichés obtenus entre 10 MHz et 240 MHz – intervalle du spectre électromagnétique couvert par l’instrument – est amélioré d’un facteur 10, constituant un véritable bond en avant pour la radioastronomie.

Avec pour ambition de révolutionner l’imagerie radio de l’hémisphère Nord (c.-à-d. en atteignant une résolution angulaire inférieure à 15″ 3), les astronomes travaillent à partir de deux types de relevés de données : d’une part LoTSS (Lofar Two-metre Sky Survey) qui sonde la voûte céleste entre 120 et 168 MHz en utilisant les antennes hautes fréquences HBA de Lofar, et d’autre part LoLSS (Lofar LBA Sky Survey) qui se concentre sur la gamme 42 MHz à 66 MHz à l’aide des antennes basses fréquences LBA.

 

2. Cartographie d’une portion du ciel à une résolution angulaire de 47”. Chaque point blanc est associé à un trou noir supermassif logé au centre d’une galaxie. Pour dresser cette mosaïque de 95 images, il aura finalement néć essité́ 256 heures d’observation au total. (© lOFAR/lolSS)

 

Une carte ultra-sensible met au jour plus de 25 000 trous noirs supermassifs

Une équipe d’astronomes du radiotélescope Lofar a fourni le 17 février 2021, dans la revue Astronomy & Astrophysics, la carte la plus étendue et précise du ciel vu à une fréquence d’environ 50 MHz. Ce sont d’ailleurs les ondes radio les plus grandes en longueur d’onde jamais utilisées pour observer une zone aussi large du ciel, jumelée à un niveau de détails sans précédent. Une carte qui a probablement à la fois émerveillé et déstabilisé le grand public dans la mesure où les points lumineux ne correspondent en rien à des étoiles (fig. 2). En effet, ces boules de réactions thermonucléaires étant pratiquement invisibles dans la bande radio, les astres qui transparaissent ici s’avèrent – pour la majeure partie – être des trous noirs supermassifs localisés au centre de galaxies actives très éloignées (AGN). Cartographier 3 % de l’hémisphère Nord a ainsi suffi pour révéler 25247 corps célestes en les comparant au catalogue de sources FIRST (Becker et al.,1995).

Bien que ces quatre-vingt-quinze images acquises avec le relevé LoLSS ne soient que préliminaires, « elles sont toujours dix fois plus sensibles que les études précédentes disponibles à ces basses fréquences », assurent les auteurs de la publication. « C’est le résultat de nombreuses années de travail sur des données incroyablement difficiles. Nous avons dû inventer de nouvelles stratégies pour convertir les signaux radio en images du ciel, mais nous sommes fiers d’avoir ouvert cette nouvelle fenêtre sur notre Univers », déclare Francesco de Gasperin, l’auteur référent de l’article. Cette mosaïque devra néanmoins recevoir des corrections pour retirer les effets dépendant de la direction, notamment l’influence de l’ionosphère repérable par la présence d’artefacts autour des points blancs. « Dans les deux prochaines années, nous prévoyons de traiter environ deux mille heures d’observation pour cartographier l’ensemble du ciel boréal. L’analyse de ces données pourrait révéler des phénomènes encore inconnus, par exemple nous pourrions voir l’émission de filaments cosmiques qui suivent la distribution de la matière dans l’Univers à grande échelle », confie avec enthousiasme Gianfranco Brunetti, astrophysicien coordinateur du consortium italien Lofar à l’Institut national d’astrophysique de Bologne (Inaf).

 

3. Image de la région centrale du champ Elais-N1 publiée par Lofar
(164 heures de pointage au total, à 150 MHz). On y distingue des jets radio résolus émis par des AGN (en haut à droite et en bas à gauche) ainsi que des sources ponctuelles trahissant des galaxies où se déroule un pic de formation stellaire (en bas à droite et en haut à gauche). (Philip Best & Jose Sabater/loTSS/lOFAR)

 

Un voile se lève sur la formation stellaire des jeunes galaxies

Le 7 avril 2021, une seconde parution dans la revue Astronomy & Astrophysics a constitué un tournant pour l’observation de la sphère céleste en multi-longueurs d’onde. Lofar y a présenté les résultats de trois régions particulières – Lockman Hole, Boötes et Elais-N –, issues de son premier relevé LoTSS en champ profond au voisinage de 150 MHz. « Les parties du ciel que nous avons choisies sont les mieux étudiées du ciel boréal », explique Philip Best, le responsable de l’étude, dans le communiqué de presse d’Astron (Institut néerlandais de radioastronomie). De ce fait, les chercheurs ont rassemblé des données optiques, submillimétriques, infrarouges proche et lointain pour les combiner sur les images LoTSS, afin d’interpréter le plus objectivement possible ce qui apparaît en radio.

L’initiative a permis de détecter plus de 85 000 radiosources, dont la faible lueur radio des étoiles massives qui explosent en supernovae au terme de leur vie, et ce au sein de dizaines de milliers de galaxies, jusqu’aux régions les plus reculées de l’Univers. « Quand une galaxie forme des étoiles, plein d’étoiles explosent en même temps, ce qui accélère les particules à très haute énergie, et les galaxies commencent à rayonner dans cette gamme d’ondes radio qu’observe Lofar », met en perspective Cyril Tasse, l’un

des auteurs de la publication (fig. 3). Il faut savoir qu’« autour de 3 milliards d’années après le Big Bang, c’est vraiment le feu d’artifice, avec un pic de formation stellaire et d’activité des trous noirs dans les jeunes galaxies », conclut l’astronome de l’Observatoire de Paris-PSL à l’Agence France-Presse.

« La formation des étoiles est généralement enveloppée de poussières, qui obscurcissent notre vue lorsque nous regardons avec des télescopes optiques. Mais les ondes radio pénètrent la poussière, si bien qu’avec Lofar, nous obtenons une image complète de leur formation stellaire », complète Isabella Prandoni, astrophysicienne à l’Inaf. Par conséquent, une nouvelle relation est sur le point de s’établir entre l’émission radio d’une galaxie et la vitesse à laquelle elle forme de nouvelles étoiles dans les jeunes années de l’Univers. « Et ce n’est que le début, ajoute Marco Bondi. La communauté italienne analyse les observations d’une autre région du ciel très intéressante, appelée Euclid Deep Field North. Ces données feront partie de la prochaine publication de données. »

 

Margaux Abello Présidente du Bureau des étudiants de l’Observatoire de Paris-PSL

 

I James J. CONDON et SCOTT m. RANSOM, Essential Radio Astronomy, Princeton university Press, 2016.
I Margaux Abello, « un trou noir surpris en train d’expulser de la matière, à plus de 99 % de la vitesse de la lumière ! », Journal Alma Mater, 2020.
I obs-nancay.fr/lofar/
I F. De Gasperin et al., « The lOFAR lBA Sky Survey – i. Survey description and preliminary data release », Astronomy & Astrophysics 648, A104, 2021.
I J. Sabater et al., « The lOFAR Two-meter Sky Survey: Deep Fields Data Release 1 – ii. The elAiS-N1 lOFAR deep field », Astronomy & Astrophysics 648, A2, 2021.

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