par EricLagadec | Jan 15, 2023 | Sur le Terrain
L’astronomie est une science qui se base d’abord sur l’observation, qui se nourrit de curiosité pour objet l’étude, les astres du ciel, afin de comprendre leur nature et leurs caractéristiques. Cette science, considérée comme la plus vieille du monde est l’une des plus populaires; elle a contribué à d’importants progrès technologiques dans l’histoire de l’humanité. Aujourd’hui, comme à ses débuts, l’astronomie fait une part importante aux amateurs, qui y apportent une contribution quasi quotidienne extrêmement importante.
L’astronomie au Bénin est essentiellement menée par des amateurs passionnés, qui travaillent depuis le début du siècle à la rendre accessible à tous. Au Bénin, l’astronomie et les sciences spatiales ne sont pas encore une affaire étatique, ni universitaire. Le Bénin ne dispose pas de programme de formation académique, ni de programme de recherche ou encore d’observatoire ou de laboratoire de recherche dans ce domaine. Malgré ce tableau sombre, le Bénin compte deux clubs d’astronomie qui écrivent l’histoire de l’astronomie et des sciences spatiales dans ce pays depuis 2006. Il s’agit du Club Astronomique Orion Bénin et de Sirius Astro-Club.
Sirius Astro-Club, est un club d’astronomie amateur présent au Bénin, fondé à l’initiative de Prudence AYIVI en Octobre 2020. L’idée de ce club est née d’une passion d’enfance pour l’espace et la science. Le nom « Sirius » a été choisi, en référence à l’étoile principale de la Constellation du Grand Chien, qui est l’étoile la plus brillante du ciel nocturne, et très bien visible dans les pays africains, car souvent haute au-dessus de l’horizon.
Ce club est une association composée et dirigée par des étudiants venant majoritairement de l’Université d’Abomey-Calavi. C’est à l’Université d’Abomey-Calavi, la plus grande université du Bénin, et dans la ville de Cotonou que se déroule l’essentiel des activités du club. Sirius Astro-Club est une association à but non lucratif qui a pour objectif principal de promouvoir les sciences et technologies spatiales au Bénin, et de former les jeunes dans ce domaine, telle que reconnue par son statut officiel du 23 Mai 2022 régi par la loi du 1er juillet 1901. Il s’agit du deuxième club d’astronomie au Bénin, qui est reconnu comme tel par la Société Africaine d’Astronomie (AfAS) et dont les membres font partie du comité national pour la sensibilisation de l’Astronomie auprès de l’Union Astronomique Internationale.
Les objectifs du club sont promouvoir les sciences et technologies spatiales auprès du grand public, et de former des jeunes professionnels dans le domaine des sciences spatiales afin de contribuer au développement du Bénin et de l’Afrique en apportant les progrès scientifiques et technologiques réalisés grâce au sciences spatiales pour l’atteinte des Objectifs de Développement Durables.
Depuis l’avènement du club, ses membres ont organisé des activités de diverses sortes (formation, conférence, soirée d’observation astronomique, projet de recherche scientifique) dans plusieurs villes qui ont pour beaucoup été une première dans l’histoire du Bénin.
Séance de découverte de l’astronomie dans le collège CEG Akpassa, Porto-Novo, Octobre 2021.
En Avril 2021, le club, par l’action de son fondateur, a remporté une lunette astronomique, en remportant le concours organisé par L’Astronomie Afrique, SSVI et RFI. Au mois de Mai 2021, le club a organisée la plus grande séance de sensibilisation scientifique sur l’astronomie jamais organisée au Bénin, à l’endroit de 5000 étudiants en sciences et techniques de la Faculté des Sciences et Techniques et de l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi à l’Université d’Abomey-Calavi. Cette année-là, plusieurs évènements ont été organisés comme la Journée Internationale des Astéroïdes, l’évènement On the Moon Again, le Space Apps Challenge de la NASA dans la ville d’Abomey-Calavi, qui est la troisième et actuellement la seule ville à organiser ce challenge au Bénin.
Séance de sensibilisation dans un amphi de l’Université d’Abomey-Calavi, Mai 2021
Conférence sur l’enseignement de l’astronomie au Bénin, décembre 2021
Durant le mois d’Août et Septembre 2021, le club a été la toute première équipe d’Afrique francophone à participer à la campagne internationale de recherche d’astéroïdes, l’ « International Asteroid Search Campaign » organisé par l’ « International Astronomical Search Collaboration – IASC » et la NASA, l’agence spatiale américaine. Durant cette campagne, les membres du club ont découverts 3 astéroïdes potentiellement dangereux pour la Terre et inconnus à ce jour. La participation à cette campagne consiste à analyser des images des astéroïdes prises par les télescopes de l’observatoire Pan-STARRS situé à Hawaii et à identifier les astéroïdes dits ‘‘géo-croiseurs’’ qui présentent un risque de collision avec la Terre. Depuis lors, le club travaille avec d’autres scientifiques africains à développer ce programme en Afrique notamment dans les Universités et écoles. A ce jour, plusieurs pays francophones comme le Togo, la Côte d’Ivoire, la RDC et le Niger entre autres ont pu bénéficier des ressources en français rendus disponible par le club pour effectuer eux-mêmes des découvertes d’astéroïdes.
Les membres du club ayant participé à la campagne de recherche d’astéroïdes
En 2022, le club a organisé plusieurs conférences pour faire découvrir l’astronomie aux jeunes dans les villes de Porto-Novo, Lokossa, Abomey et Bohicon. Plusieurs soirées d’observation ont été organisées pour permettre aux étudiants d’observer et de comprendre les astres. Le club est activement soutenu par SSVI, RFI, La revue L’Astronomie Afrique et ses partenaires locaux comme le Laboratoire de Physique du Rayonnement de l’Université d’Abomey-Calavi.
Séance d’initiation au télescope avec les élèves du primaire dans la commune d’Adjarra, Avril 2022
Séance d’observation avec les étudiants à l’Université d’Abomey-Calavi, Mai 2022
En Octobre 2022, a eu lieu la toute première formation sur les sciences spatiales jamais organisée au Bénin par Sirius Astro-Club. Cette formation a réuni 25 étudiants sélectionnés pour les initier aux différents domaines des sciences de l’espace comme l’astrophysique, la planétologie, l’ingénierie spatiale, l’astrophotographie, l’astro-tourisme, etc. Cette formation a été dispensée par des spécialistes du domaine provenant de la France, de Madagascar, d’Angola, de la Côte d’Ivoire avec le soutien de la Société Astronomique de France et la Société Française d’Astronomie et d’Astrophysique. Cette formation de deux semaines, a permis de montrer la faisabilité d’une filière d’enseignement des sciences spatiales au Bénin.
Cours sur l’histoire de l’astronomie avec Sylvain Bouley, Octobre 2022
Quelques participants à la formation sur les sciences spatiales, Octobre 2022
Le club réfléchit activement à engager les étudiants à travers des projets et des activités pratiques comme la construction de CubeSat et de télescope et organise chaque mois des soirées d’observation astronomiques. Dans le même temps, le club travaille sur la réalisation d’une bande dessinée pour vulgariser l’astronomie et les sciences auprès des élèves du primaire et du secondaire.
Photo des étudiants avec une lunette astronomique SSVI
L’adhésion à Sirius Astro-Club est ouverte à tous les jeunes béninois curieux et les passionnés désireux d’apprendre plus sur l’astronomie et de contribuer au développement des sciences au Bénin.
Contactez le club via mail : siriusastrobenin@gmail.com ou suivez-nous sur Facebook : https://web.facebook.com/sirius.astronomie.benin
par EricLagadec | Avr 14, 2022 | Sur le Terrain
Des attaques terroristes qui affectent énormément femmes et enfants
Le Burkina Faso, le pays des Hommes intègres, est un pays sahélien qui, depuis son indépendance en 1960, était paisible et très accueillant.
Malheureusement, il fait l’objet d’attaques terroristes depuis 2015 dans plusieurs régions du pays. Ces attaques ont entraîné plus d’un millier de morts et plus d’un million de personnes déplacées à l’intérieur du pays. Selon l’Organisation internationale pour les migrations, la majorité des personnes déplacées sont des femmes et des enfants. Ils ont des besoins énormes, surtout pendant la pandémie de COVID-19. Les enfants en particulier semblent payer un lourd tribut en termes de traumatismes et de manque d’éducation de qualité. En effet, bien qu’ils aient accès à une éducation formelle, la plupart des enfants des camps ne sont plus motivés pour aller à l’école et préfèrent se tourner vers le travail dans les sites d’extraction d’or où leur sécurité et leur bien-être sont en danger.
C’est dans ce triste cadre que des astronomes du pays des hommes intègres au Burkina Faso, sous l’impulsion de l’astrophysicien Amidou Sorgho, ont décidé de se mobiliser pour ces enfants.
Des ateliers d’astronomie dans les camps
Ils vont organiser 3 ateliers d’une journée sur le thème de l’astronomie dans trois camps mis en place de manière informelle et encadrés par le gouvernement pour accueillir les personnes déplacées à l’intérieur du pays. Les ateliers s’adressent aux enfants qui devraient fréquenter l’école primaire et comprendront diverses activités interactives et amusantes sur le thème des sciences, technologie, ingénierie et mathématique. Ils incluront également des activités récréatives présentant des contenus culturels liés à l’astronomie.
Regarder le ciel et parler des étoiles permettra à ces jeunes enfants dans une situation dramatique d’atténuer le traumatisme subi à la suite des attaques armées. Nous espérons aussi qu’elle permettra de stimuler chez ces enfants la volonté d’apprendre et d’aller à l’école. Enfin, cela permettra de les exposer à un monde plein de merveilles et de possibilités infinies, où tous les groupes ethniques et toutes les races sont célébrés comme un seul peuple.
Les lunettes SSVI qui seront utilisées pour les activités.
Une forte implication nationale et internationale
Ce projet des astronomes Burkinabé, soutenu par le Laboratoire de Physique et de Chimie de l’environnement (LPCE) et l’Observatoire d’Astrophysique de l’Université Joseph Ki-Zerbo, a été financé par le bureau de l’Astronomie pour le développement (OAD) de l’Union Astronomique Internationale. Ce projet est le deuxième du genre où des astronomes travaillent avec l’OAD pour le Burkina Faso. En effet, à la suite du COVID 19, les étudiants de l’Université Joseph KI-ZERBO ont eu le soutien de l’OAD pour la mise en place de mesures barrière en vue de reprendre les travaux pratiques au département de Physique.
Ce projet en cours a également bénéficié du soutien du projet Sterren Schitteren Voor Iedereen (Les étoiles brillent pour tout le monde) de Jean Pierre Grootaerd. Ils ont ainsi pu recevoir des lunettes astronomiques et du matériel utile pour la diffusion de l’astronomie. Plusieurs institutions ont également exprimé leur disponibilité pour soutenir ce noble projet, qui pour un temps donnera du sourire et de l’espoir à de braves jeunes Burkinabé. Très prochainement, Amidou Sorgho, Marie Korsaga, Zacharie Kam, des doctorants en astrophysique, des amateurs et des chercheurs en sciences sociales du pays des hommes intègres iront donc montrer les étoiles à des enfants qui en ont bien besoin. Bravo à eux pour cette belle initiative, et nous souhaitons tous que la situation revienne à la normale rapidement au Burkina Faso.
Nekolgne Aymard Badolo, doctorant en astrophysique du Laboratoire de Physique et Chimie de l’Environnement de l’Université Joseph Ki-Zerbo à Ouagadougou prépare les lunettes astronomiques
Zacharie Kam & Eric Lagadec
par EricLagadec | Mar 29, 2022 | Au fil des étoiles
L’éclipse solaire du 29 mars 2006 était une éclipse solaire totale dans une bonne partie de l’Afrique et de l’Eurasie et partielle dans certains pays d’Europe et d’Amérique du Sud. C’était la 4ème éclipse totale du XXIe siècle. Ce fut un événement qui a suscité beaucoup d’engouement à travers le monde et a donné lieu à de grands rassemblements d’observation et l’occasion de partage de connaissances. L’éclipse solaire du 29 Mars a été le moment de coopération et d’échanges sur l’astronomie entre différents pays. Cela s’est matérialisé par l’envoi d’astronomes européens notamment français dans les pays situés sur la bande de centralité de l’éclipse en particulier le Bénin.
Groupe de trois étudiants français en Astronomie venus observer l’éclipse au Bénin. Manuel, Raphaël et Aude
L’éclipse solaire du 29 Mars 2006 : un évènement inoubliable
L’éclipse solaire a été observée sur une bonne partie de la Terre de 07h 36 m 8s TU à 12h 45 m 6s TU. L’éclipse totale était visible le long d’une bande partant du Brésil, traversant l’océan Atlantique, l’Afrique de l’Ouest et du Nord, la Turquie, la Russie du Sud-Ouest et l’Asie centrale. L’éclipse a traversé successivement les pays suivants : Brésil, Ghana, Togo, Bénin, Nigeria, Niger, Tchad, Soudan, Libye, Égypte, Grèce ( Kastelórizo ), Turquie, Géorgie, Russie, Kazakhstan, Russie et Mongolie. L’éclipse a atteint son maximum à la frontière du Tchad et de la Libye a 10h 11 m 3s TU.
La journée du mercredi 26 Mars 2006, a donc été une journée où la nuit est tombée en plein jour pendant plus de 5 heures. Beaucoup de terriens sont restés ébahis devant la magnificence de cet événement rare. En cette journée du 26 Mars, les lunettes d’éclipse ont été massivement prises d’assaut et comme dans un mouvement de chorégraphie, les yeux se sont tournés vers le ciel dans un geste d’audace pour observer le soleil, qui n’était plus que l’ombre de lui-même. De Rio de Janeiro à la Sibérie, en passant par Kétou, Benghazi ou Istanbul, on a fait preuve d’ingéniosité pour observer l’éclipse. La plupart des personnes ont utilisé des lunettes d’éclipse ou des Solarscopes, mais ceux qui n’avaient pas ces équipements, ont dû improviser. Certains ont pu faire une observation sténopé de l’éclipse en regardant par terre ou avec l’utilisation de passoires ou de carton perforé pour observer toute l’évolution de l’éclipse.
Ainsi d’incroyables clichés ont inscrit dans la postérité cet événement de la journée du 29 Mars 2006. À ce jour, l’image la plus marquante est l’image de l’ombre de la Lune vue depuis l’ISS au-dessus de Chypre et de la Turquie. Cette image est l’une des toutes premières de ce genre prise depuis l’ISS nouvellement mise en service.
Ce qui a rendu particulière cette éclipse et lui a conféré un caractère inoubliable est qu’elle a eu lieu en pleine année scolaire dans tous les pays où l’on pouvait l’observer. C’était donc le moment idéal d’expliquer aux élèves surtout les plus jeunes cet événement astronomique et ainsi de faire la vulgarisation de l’astronomie. Au Bénin, en France ou au Sénégal, beaucoup d’élèves ont eu a exercé leurs créativités et leurs imaginations pour représenter à leur façon, l’occultation du puissant soleil par le satellite de la Terre.
Une éclipse solaire totale vue du Bénin
L’éclipse solaire du 29 Mars 2006 à été un événement extraordinaire au Bénin. L’éclipse solaire était totale sur une très grande partie du pays. C’était le cas dans la ville de Kétou dans le centre du Bénin, située sur la bande principale de l’éclipse. Dans cette ville l’éclipse à commencé à 09h 05 m 51s heure locale et à atteint son maximum à 10 h 18 m 16s avant un retour à la normale à 11h 37 m 54s. Plusieurs points d’observations avaient été formés dans les différentes villes par les passionnés d’astronomie, et les professeurs ont réuni leurs élèves dans les écoles pour observer l’éclipse solaire. L’observation se faisait pour la plupart avec des lunettes d’éclipse mais aussi avec des systèmes improvisés tels que des cartons perforés ou des bassines remplies d’eau déposées au sol.
A l’occasion de cet événement, des actions de vulgarisation ont été menées dans les écoles pour sensibiliser les jeunes sur l’importance de l’astronomie. L’éclipse solaire a été une occasion d’échanges entre les associations scientifiques Française et Béninoise. Une délégation composée de trois étudiants de Master d’Astrophysique de l’Observatoire de Paris ont visité le Bénin et effectué des observations astronomiques. Cette délégation a pu rencontrer les élèves de différentes classes du Bénin et aider à la vulgarisation de l’astronomie. Les photos prises depuis le Bénin lors de cette éclipse solaire, ont été diffusées sur le site web de l’Observatoire de Paris, qui en a fait désormais un film. En prévision de cette venue, les élèves français avaient préparé des lettres et une chanson pour les élèves du Bénin.
Ce fut donc un moment très chaleureux d’échange de connaissances et de découvertes autour de l’astronomie.
Quinze ans plus tard, quels héritages faut-il garder ?
La journée du mercredi 29 Mars 2006 a été une journée extraordinaire qui a fait découvrir la splendeur d’une éclipse solaire totale a beaucoup d’apprenants à travers le monde et plus particulièrement au Bénin. Quinze ans plus tard, beaucoup d’entre eux en gardent des souvenirs presque intacts. Pour certains cela a marqué le début d’un amour fou pour l’astronomie. Les actions de vulgarisation menées durant cette période portent jusqu’à aujourd’hui encore leurs fruits. Cela a suscité des vocations chez nombre d’apprenants, et a marqué au Bénin le début du rayonnement de l’astronomie. La visite des étudiants de Master d’Astronomie et d’Astrophysique de l’Observatoire de Paris a permis de nouer un partenariat solide qui tient jusqu’à aujourd’hui entre des organisations française et béninoise notamment le club astronomique Orion-Bénin et l’Université d’Abomey-Calavi.
En 2021, l’astronomie prospère de plus en plus au Bénin et pour marquer cette date symbolique du 29 Mars, les clubs astronomiques Orion-Bénin et Sirius Astro Club ont décidé de consacrer cette journée à la promotion de l’astronomie au Bénin.
Prudence AYIVI, le 29 Mars 2021
par EricLagadec | Oct 12, 2021 | Histoire
On dit souvent de l’astronomie qu’elle est considérée comme la science la plus ancienne. Si aujourd’hui, l’astronomie fait rêver surtout pour les questions fondamentales auxquelles elle essaie de répondre “Comment s’est formé l’Univers”, “Y’a-t-il de la vie ailleurs?”, “Comment s’est formé notre système solaire”, il ne faut pas oublier que l’astronomie a aussi un côté plus terre à terre. Les astronomes sont en quelque sorte des “gardiens du temps”, car c’est en observant l’alternance jour/nuit qu’on pouvait voir s’écouler les journées. Mais, et c’était encore plus important, la seule façon de connaître les saisons, chose essentielle pour l’agriculture quand l’homme s’est sédentarisé, était d’observer les étoiles, dont le soleil.
Le long de la côte atlantique, et autour de la méditerranée, on retrouve de nombreux monuments de pierres qui étaient des ancêtres de nos calendriers, indiquant la position du soleil lors de différentes saisons, permettant ainsi d’optimiser l’agriculture. Ainsi, en 2016, des chercheurs australiens ont montré que les monuments en pierre érigés il y a 5000 ans en Grande Bretagne permettaient de suivre la lune et le soleil à différents moments de leurs cycles. Ces sites sont donc des ancêtres de nos observatoires astronomiques modernes.
Mais le plus ancien alignement astronomique de pierre n’est pas en Europe… mais en Afrique.
A Nabta Playa, en Egypte. Avant la construction du barrage d’Assouan sur le Nil, de nombreuses recherches archéologiques ont été effectuées, avant que certaines terres ne soient recouvertes d’eau. Lorsqu’en 1973, un guide égyptien nommé Eide Mariff découvre un alignement étonnant de pierre à Nabta Playa, il y conduit un archéologue, Fred Wendord.
Un cercle de pierres de 4m environ de large retient particulièrement l’attention de l’archéologue.
Reconstitution du cercle de pierres orientées de Nabta Playa, dans les jardins du musée de la Nubie à Assouan. (© Raymbetz)
Après des années à essayer de comprendre la signification du site, Fred Wendorf contacte Kim Malville, un archéolo-astronome de l’université du Colorado à Boulder aux États-Unis.
Ils se rendent alors compte qu’ils viennent de découvrir le site astronomique le plus ancien connu au monde, construit il y a près de 7000 ans. Le cercle contient des dalles étroites qui guident l’oeil vers le nord et la position du soleil lors du solstice d’été, qui marque le début de la saison des pluies. Les datations au carbone 14 d’un foyer près du site indiqueraient que ce site a été construit vers 4800 avant JC. Déjà à cette époque, les humains autour de Nabta Playa pouvaient donc connaître les saisons grâce à ces mégalithes. Les premiers observatoires astronomiques étaient donc certainement africains!
Localisation du site de Nabta Playa dans la vallée du Nil en Egypte.
Eric Lagadec, chercheur au Laboratoire Lagrange de l’Observatoire de la Côte d’Azur
par EricLagadec | Oct 12, 2021 | Au fil des étoiles
L’Association Togolaise d’Astronomie, a organisé deux jours de rencontre scientifique et astronomique dénommée « Journées de Découverte de l’Astronomie au Togo (JDA-TOGO) » placée sous le thème : Astronomie, éducation et le développement durable. Cet événement s’est déroulé en ligne les 22 et 23 juillet 2021.
Ce fut deux jours d’intenses activités et de grandes découvertes avec 9 conférences et 4 ateliers de formation pratique en astronomie.
LES CONFERENCES
Durant les deux jours, les participants ont assisté à de belles conférences où ils ont été entretenus sur de riches thématiques liées à notre Univers. Ils ont pu, à travers ces conférences, d’une part, découvrir, les « Monts et merveilles de l’Astronomie », les « Mystères de l’Univers », « Les types de télescopes pour faire de l’imagerie des exoplanètes », « Les phénomènes de variabilité de la luminosité avec de petits télescopes », le but de SSVI (« Les étoiles brillent pour tout le monde » en anglais) en Afrique et, d’autre part, ‘’voyager dans notre système solaire’’ pour découvrir la relation entre le soleil et les 8 planètes et aussi entre les planètes elles-mêmes, voyager dans le temps depuis la création de l’univers jusqu’à l’apparition de la vie sur Terre et enfin, être outillés sur l’importance de l’astronomie sur le développement social.
Photos de groupe de quelques participants aux journées de l’astronomie au Togo en ligne.
LES ATELIERS
Lors des ateliers, les participants ont pu être formés sur l’utilité des ondes électromagnétiques en astronomie, la décomposition de la lumière blanche, des animations sur les planètes et exoplanètes, sur l’astrobiologie et surtout, sur la conception de simples outils de jeune astronome avec de simples matériels. Parmi ces outils, y figurent les cadrans solaires. La formation s’est attelée sur la construction des cadrans solaires équatoriaux, leur utilité et leur positionnement.
Le Togo étant situé près de l’équateur (proche de la latitude O°, le positionnement du cadran équatorial est presque vertical et la tige du cadran est presque à l’horizontal. La tige devrait être longue pour maintenir l’angle proche de 90° avec la table du cadran. A cette latitude, un simple gnomon fera l’affaire et aussi un cadran mural à double face serait bien.
Cadran solaire réalisé par les participants aux journées.
Félicitations à Doh Koffi Addor et Christian Gbaba, les organisateurs principaux de ces journaux, et acteurs incontournables de l’astronomie au Togo.