par Sylvain Bouley | Nov 1, 2024 | Spatial
Le Sénégal s’affirme comme un acteur prometteur du secteur spatial en Afrique avec la signature d’un accord majeur entre l’Agence Sénégalaise d’Études Spatiales (ASES) et la China National Space Administration (CNSA). Cet accord, annoncé en septembre 2024 lors du Forum Tiandu sur l’exploration lunaire à Anhui, Chine, propulse le Sénégal au rang des pays participant à l’International Lunar Research Station (ILRS), un projet d’envergure visant à établir une station de recherche sur la Lune d’ici 2035.
Signature de l’accord entre ASES et CNSA
Une alliance stratégique pour le Sénégal
En s’associant à la CNSA, le Sénégal fait un pas décisif vers l’exploration spatiale. Le pays s’engage ainsi à contribuer aux recherches lunaires aux côtés de grandes nations spatiales. L’ASES, dirigée par Maram KAIRE, s’impose comme un moteur de cette ambition. L’accord permettra au Sénégal de bénéficier d’un transfert technologique significatif, en particulier dans les domaines des sciences spatiales, de l’exploration robotique, et de l’exploitation des ressources lunaires.
Cette coopération offre des opportunités uniques de formation pour les scientifiques et ingénieurs sénégalais, qui pourront participer à des missions lunaires, contribuer aux études sur l’utilisation durable des ressources de la Lune, et acquérir une expertise avancée en matière de technologies spatiales. Pour le Sénégal, il s’agit d’une opportunité de renforcer son écosystème tout en s’intégrant aux efforts internationaux en matière d’exploration lunaire.
Réunion bilatérale entre l’ASES et CNSA lors du Forum Tiandu
Le levier de l’innovation et du développement durable
L’exploration lunaire pourrait ouvrir la voie à de nouvelles industries, favoriser l’innovation dans les domaines des énergies renouvelables et la gestion des ressources naturelles, la fabrication de matériaux avancés et des technologies de pointe.
Il s’agit également d’une source potentielle de retombées économiques importantes tout en inspirant la prochaine génération d’ingénieurs et de scientifiques.
Représentants des délégations membres de ILRS
La coopération avec la Chine souligne aussi la volonté du Sénégal d’utiliser l’espace comme levier pour le développement durable. L’exploration lunaire pourrait être une réponse à certains des défis mondiaux actuels, notamment en matière de gestion des ressources, de surveillance environnementale et de recherche scientifique appliquée. Cette ambition fait écho à la vision du Sénégal de faire de l’espace un levier de développement durable, avec des retombées économiques, sociales, et environnementales
La participation du Sénégal à ce projet lunaire international démontre une fois de plus son engagement en faveur des sciences, de la recherche et de la coopération internationale.
Rosso K. DIENG – Agence Sénégalaise d’Etudes Spatiales (ASES)
par Sylvain Bouley | Avr 11, 2024 | Spatial
La côte d’Ivoire possède des atouts considérables pour contribuer au développement du spatial africain, et à son utilisation pour des applications utiles aux citoyens. Depuis quelques années, les initiatives se multiplient à différents niveaux, et montre le dynamisme d’une communauté d’acteurs scientifiques, d’ingénieurs, et d’industriels pour faire entrer la Côte d’Ivoire dans l’ère du Spatial.
1. Photo de groupe lors de la séance d’observation du ciel au Lycée Blaise Pascal, dans le cadre des journées sur le spatial, en présence de M. Philippe Achilléas, Professeur de Droit Spatial à l’Université Paris-Saclay, et M. Bard, Proviseur du Lycée Blaise Pascal.
La côte d’Ivoire possède des infrastructures de recherche reconnues pour leur activité dans ce domaine. Elle possède une prestigieuse école d’ingénieur, l’Institut National Polytechnique Houphouët-Boigny (INP-HB), qui sera l’institution naturelle pour la formation des ingénieurs du spatial. Le Centre Universitaire de Recherche Appliquée en Télédétection (CURAT) sur le Campus de l’Université Félix Houphouët-Boigny est impliqué dans de nombreux programmes de recherche et d’observation de la Terre depuis l’espace, sur des sujets tels que le climat, l’évolution du littoral, les inondations et aléas climatiques, l’agriculture, l’environnement, la déforestation, et les ressources naturelles. L’Université Félix Houphouët-Boigny abrite également un laboratoire de recherche dont l’un des spécialités est la géophysique spatiale : Le Laboratoire de Physique de l’Atmosphère et de Mécanique des Fluides LAPA-MF. Ce laboratoire abrite même le premier chercheur en astrophysique de Côte d’Ivoire, spécialiste des galaxies, et formé en Afrique du Sud. C’est également au sein de ce laboratoire qu’est né l’Association Ivoirienne d’Astronomie (AIA) qui a déjà construit un solide bilan d’activités de promotion scientifique sur Abidjan, et à l’intérieur du pays (observations publiques régulières du ciel sur le campus de Cocody, et la réalisation récente de l’évènement « Astro Tour Ivoire », avec le concours de Space Bus France, de l’IRD (AFIPS), et d’Unistellar) (cf. https://www.ird.fr/astrotour-lastronomie-pour-toutes-en-cote-divoire).
C’est en s’appuyant sur ce contexte favorable que s’est tenu en 2021 une conférence sur le thème « L’Afrique entre dans l’ère du spatial : cas de la Côte d’Ivoire », organisée par l’Association pour la Sauvegarde et la Promotion de la Pensée de El Hadj-Boubacar Gamby Sakho (ASPP-BGS), avec le soutien de avec le soutien du ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique et en partenariat avec la Fondation Félix Houphouët-Boigny, pour la Recherche de la Paix, le district de Yamoussoukro et l’Institut National Polytechnique Houphouët-Boigny (INPHB). Cette conférence, s’est tenue à l’Université Houphouët-Boigny d’Abidjan Cocody, dans l’amphithéâtre Koffi Allangba, devant environ 200 étudiants et sous le parrainage de Monsieur le Député de Yamoussoukro, Ahuili Naylor. Elle réunit panel réunissant des personnalités scientifiques et politiques partageant leurs visions respectives les bénéfices économiques et sociétaux de développement du secteur spatial africain. Ce panel était composé de Maram Kaire, Directeur de l’Agence Sénégalaise d’Etudes Spatiales, Marie Korsaga, première Astrophysicienne du Burkina Faso, Sébastien Périmony (France), auteur du livre « Voir l’Afrique avec les yeux du Futur » et David Baratoux, Directeur de Recherche à l’Institut de Recherche pour le Développement.
2. Intervention de David Baratoux sur les recherches en sciences des planètes et de l’Espace sur le continent Africain.
En 2023, Abidjan a vibré au rythme de la « New Space Africa Conference », l’événement incontournable qui a réuni les plus grands noms du spatial en Afrique, mettant en lumière le tout premier satellite « made in Côte d’Ivoire ». Baptisé YAM-SAT-01, ce nanosatellite révolutionnaire, pesant seulement quelques kilogrammes, promet une observation de la Terre sans précédent, avec une caméra capable de capturer des images spectaculaires de la côte, des forêts, des parcs naturels et des zones urbaines ivoiriennes. C’est une fierté nationale, entièrement construite par des experts ivoiriens d’Universal Konstructors Associated, en collaboration avec des partenaires académiques locaux.
Pendant ce temps, le ciel était le sujet brûlant lors des « journées du spatial » au Lycée Français Blaise Pascal d’Abidjan. Les élèves de terminale ont été captivés par les interventions dynamiques du Professeur Philippe Achilléas de l’Université Paris-Saclay, spécialiste du droit spatial, ainsi que par le témoignage inspirant d’un ancien élève, aujourd’hui étudiant en droit des activités spatiales à Paris-Saclay. Cet événement a également été marqué par la présentation passionnante du Dr. Boukary OUATTARA de 3D PLUS et consultant pour UKA, et de m. YAO YAO Jules, dévoilant le programme spatial ivoirien et ses avantages pour le pays. De plus, David Baratoux a partagé des histoires à succès sur les avancées du secteur spatial africain, offrant une perspective optimiste sur l’avenir de la région dans l’espace.
La première journée s’est clôturée de manière magique avec une séance d’observation du ciel grâce aux télescopes de l’Association Ivoirienne d’Astronomie, émerveillant les élèves et les professeurs du Lycée Blaise Pascal. Cet engouement pour l’astronomie a été renforcé par l’inauguration du tout nouveau Club d’Astronomie Philippe Achilléas, bénéficiant d’un généreux don de télescope de l’ASPP-BGS dans le cadre de son programme « Une école, un télescope ».
En 2024, l’excitation continue avec la deuxième phase de ce programme, prévoyant la remise de 4 nouveaux télescopes et la création de 4 nouveaux clubs d’astronomie dans des lycées d’excellence, sous l’égide de deux ministères. C’est une opportunité fantastique pour les jeunes ivoiriens de se plonger dans l’univers captivant de l’astronomie et des sciences spatiales.
par Boubacar FOFANA, Marc Fortune YAO, Aziz DIABY, David BARATOUX
par EricLagadec | Oct 16, 2023 | Spatial
Depuis le lancement du premier satellite, Spoutnik, par l’Union Soviétique en 1957, et pendant les décennies qui ont suivi, l’accès à l’espace a été réservé à une poignée de nations. L’ère du spatial est une véritable révolution pour l’humanité, que ce soit pour les télécommunications, l’étude et l’exploration du système solaire et de l’Univers, mais aussi pour une meilleure compréhension de la planète Terre. Pendant plus de 40 ans, le continent africain a été à l’écart de cette aventure spatiale, jusqu’au lancement du premier satellite africain, NileSat 101, par l’Egypte en 1998.Depuis, 15 pays africains ont pu envoyer des satellites en orbite. En Afrique de l’Ouest, aujourd’hui, seuls le Ghana et le Nigeria en ont envoyé. Mais les choses changent, avec notamment des projets au Burkina Faso et surtout la création en mars 2023 de l’Agence Sénégalaise d’Etudes Spatiales (ASES).
Le président de la république du Sénégal Macky Sall lors de l’annonce de la création de l’ASES
Depuis de longues années, le Sénégal travaille activement au développement du secteur spatial dans son pays, avec des activités autour de la télédétection, la géomatique, la surveillance des cultures, des sols en général, mais aussi de l’astronomie. Le succès de trois missions d’observations d’astéroïdes pour la NASA depuis le sol du pays de la Teranga, menées par Maram Kairé, président de l’Association Sénégalaise pour le Promotion de l’Astronomie, a mis en lumière ce pays ouest-africain sur la scène astronomique internationale. C’est justement dans le cadre de la présentation du film Star Chasers of Senegal, présentant justement une de ces missions d’observations, que le chef de l’état, Macky Sall, a annoncé la création de la nouvelle agence spatiale du pays. Lors de l’annonce, faite en mars 2023, il a été officialisé que cette agence serait dirigée par Maram Kairé, qui œuvre depuis des années pour le développement de l’astronomie et du spatial au Sénégal. Les enjeux autour du spatial sont très importants, et devraient permettre un développement personnels pour les étudiants dans le domaine, mais aussi un développement pour le pays, avec de meilleurs moyens de communication, d’étude de l’impact du changement climatique sur la faune et la flore, une optimisation de l’agriculture, une meilleure surveillance des frontières et le développement de la médecine dans les villages les plus reculés. Maram Kairé, nouveau directeur de l’Agence Sénégalaise d’Etudes Spatiales est enthousiaste à l’idée de mener ces projets importants pour son pays et a déclaré: “Nous avons commencé à faire la promotion de l’astronomie et de la science spatiale depuis maintenant dix-sept ans dans l’espoir que demain cela puisse montrer à quel point la science spatiale peut aider au développement du Sénégal ». L’avenir du spatial sénégalais est entre de bonnes mains!
Eric Lagadec
Astrophysicien au laboratoire Lagrange de l’Observatoire de la Côte d’Azur-UCA
par Sylvain Bouley | Juil 16, 2023 | Spatial
Une cinquantaine de participants composés d’universitaires, de professionnels du secteur public-privé, d’étudiants et d’élèves ont pris part à la première édition de l’AstroPause organisée par l’Association Ivoirienne d’Astronomie (AIA) le 18 Mai 2023 au Laboratoire des Sciences de la Matière et de l’Énergie Solaire (LASMES) de l’Université Félix Houphouët-Boigny (Abidjan, Côte d’Ivoire). Après une brève présentation de l’AIA par son premier Vice-président l’Astrophysicien Dr YAO Marc Harris, deux conférences, suivies d’échanges avec les participants, ont meublé cette activité.
La première conférence a été prononcée par l’Épistémologue et Historien de l’astronomie Dr Pancrace AKA sur le thème : « Agence Spatiale Ivoirienne : enjeux et défis ». Il a précisé que lors de la deuxième édition de la Conférence Internationale NewSpace Africa, qui s’est tenue du 25 au 28 avril 2023 au Sofitel Abidjan Hôtel Ivoire en Côte d’Ivoire, les autorités de ce pays, en partenariat avec l’Institut National polytechnique Félix Houphouët-Boigny (INP-HB) de Yamoussoukro et la société Universal Konstructors Associated (UKA), ont exprimé leur désir manifeste d’œuvrer non seulement au lancement du premier nanosatellite ivoirien, nommé Yam-Sat CI 01, à l’horizon 2024 mais aussi à la création d’une Agence Spatiale Ivoirienne. L’annonce a été faite officiellement par le Pr Adama Diawara, Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique.
Selon le Secrétaire général adjoint de l’AIA Dr Pancrace AKA, une Agence Spatiale Ivoirienne serait sans nul doute un organisme d’État ivoirien dont la mission porterait à court et moyen termes sur la maîtrise des sciences et technologies spatiales débouchant ainsi sur leurs applications concrètes aux réalités socio-économiques du pays afin de favoriser son émergence véritable. À long terme, sa mission porterait sur l’exploration et la conquête spatiales. Un projet ambitieux ! La trame de sa réflexion épistémologique était une réponse en direction de l’interrogation suivante : quels sont les enjeux et les défis de la création d’une agence spatiale ivoirienne ?
Pour lui, la création de l’Agence Spatiale Ivoirienne répond à divers enjeux : scientifiques (développement de l’astronomie, l’astrophysique, l’astrobiologie, la météorologie…), technologiques (création de drones, télescopes, satellites, téléphones portables…), sécuritaires (sécurité maritime, sécurité forestière, protection de l’environnement…), socio-économiques (télé-éducation, télémédecine, l’innovation agricole, culture de précision…), politiques, géopolitiques, géostratégiques (Souveraineté et positionnement de l’État au plan international…). Aussi, cette création apparaît-elle elle-même comme un défi, lequel est inhérent à d’autres défis (insuffisance de ressources financières, déficit de technologies et de qualifications…), que les autorités ivoiriennes, avec la communauté des scientifiques, ingénieurs, épistémologues, éthiciens, bioéthiciens, juristes, les associations comme l’Association Ivoirienne d’Astronomie (AIA) et leurs différents partenaires du secteur public-privé, doivent et/ou peuvent relever afin de permettre le développement socio-économique de leur pays. Même si l’État ivoirien a pour ambition de procéder au lancement de son premier nanosatellite 100% ivoirien à l’horizon 2024, une coopération régionale et internationale s’avère nécessaire afin de remédier à l’insuffisance des capacités et braver les obstacles qui lui sont inhérents…
La deuxième conférence fut celle prononcée par Dr ACKAH Jean-Baptiste, Membre de l’« URSI (Union Radio Scientifique Internationale) Young scientist award scheme», Ingénieur de la Météorologie aéronautique pour la Côte d’Ivoire à l’Agence de la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et en Madagascar (ASECNA), Docteur en physique de l’atmosphère et spatiale à l’Université Félix Houphouët-Boigny et Secrétaire chargé de communication de l’AIA. Elle était axée sur le thème : « Communication Satellite – Terre et reconquête de l’espace ». Il a présenté la structure de l’atmosphère terrestre à travers la mise en évidence des caractéristiques majeures de l’ionosphère. Pour lui, l’ionosphère demeure la région la plus ionisée de l’atmosphère terrestre en général. Elle affecte la précision des systèmes de positionnement global dont seront équipés des véhicules et des téléphones portables dans un futur proche. Il a tenté de répondre à la question suivante : que doit faire la Côte d’Ivoire pour une réelle indépendance spatio-temporelle afin d’éviter d’être sous surveillance et sous domination permanente ?
Pour répondre à cette question hautement pleine de sens, il a fait quelques recommandations
- assurer la relève dans le secteur spatial par des formations en Master et en Doctorat ;
- créer une forme d’émulation en construisant un planétarium pour susciter chez les jeunes des vocations dans le domaine des sciences et technologies spatiales ;
- mettre en place un programme spatial à travers la mise sur pied d’une agence spatiale puis la mise en orbite d’un nanosatellite (au moins) ;
- tisser, pérenniser de façon permanente des alliances stratégiques et diplomatiques pour une surveillance sécuritaire et un système de communication plus sûrs et fiables ;
- réussir dans un futur proche à accueillir et déployer son propre système de localisation par satellite…
par Dr AKA Pancrace, Épistémologue, Historien des sciences, Logicien, Secrétaire général Adjoint de l’Association Ivoirienne d’Astronomie (AIA), Membre de l’ONG internationale Prisonniers Sans Frontières (PRSF), Maître Assistant, Département de philosophie, Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan, Côte d’Ivoire.
par EricLagadec | Juil 16, 2023 | Spatial
L’astronomie est une discipline scientifique qui fascine les êtres humains depuis des millénaires et qui a connu des avancées technologiques spectaculaires ces dernières décennies. Cependant, dans de nombreux pays en développement comme la République démocratique du Congo (RDC), l’astronomie et les sciences spatiales ont longtemps été perçues comme réservées à l’élite occidentale. Heureusement, grâce à l’initiative de particuliers et à l’émergence de quelques clubs d’astronomie dans le pays, cette perception commence à changer.
Cependant, ces clubs d’astronomie se heurtent à plusieurs difficultés qui entravent leur développement et leur promotion en RDC. Le manque de ressources financières, d’infrastructures adaptées, de formation spécialisée et de sensibilisation sont autant de défis auxquels ils font face. Comparé à d’autres pays mieux équipés et disposant de ressources plus abondantes, le développement de l’astronomie en RDC est donc plus complexe.
L’intérêt pour cette science s’est accru grâce à la Semaine de la Science et des Technologies de la RDC, un événement scientifique renommé à l’échelle continentale qui est organisé chaque année en République Démocratique du Congo par l’Association Sans But Lucratif Investing In People, en partenariat avec le Ministère de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique (MEPST), le Ministère de l’Enseignement Supérieur et Universitaire (MESU) et le Ministère de la Recherche Scientifique et Innovation. Cet événement a pour objectif de contribuer à révéler la prochaine génération de scientifiques africains, hommes et femmes, qui soutiendront le développement de la RDC et de l’Afrique. La 9e édition a été organisée sous le thème « Les technologies spatiales au service du développement durable en RDC », ce qui a ouvert de nouvelles perspectives et encouragé les jeunes et les décideurs politiques à s’impliquer dans ces domaines. En effet, les technologies spatiales peuvent jouer un rôle majeur dans le développement socio-économique de la RDC.
Pour tenter de briser le stéréotype selon lequel l’astronomie est réservée à l’élite occidentale, le club d’astronomie « l’astronomie à Lubumbashi » prévoit d’organiser un festival dédié à la démystification de cette science en RDC dès l’année prochaine. Ce festival vise à sensibiliser le grand public à l’importance de l’astronomie et aux avancées technologiques qu’elle permet.
Malgré les efforts déployés, l’astronomie est encore considérée comme une discipline marginale, voire inutile, face aux crises sociales et économiques que traverse la RDC. Pourtant, elle représente une source d’inspiration pour de nombreux scientifiques et a conduit à des innovations technologiques ayant des implications majeures dans de nombreux domaines de la vie quotidienne. La création d’un festival dédié à la vulgarisation et à la démystification de l’astronomie en RDC est donc une initiative louable qui permettra de sensibiliser le public à l’importance de cette discipline et à ses avancées technologiques.
Le Congo Space Fest, initié par le club d’astronomie « l’astronomie à Lubumbashi », sera un festival annuel visant à démontrer l’importance de l’astronomie pour les innovations technologiques et son rôle dans le développement socio-économique de la RDC. Chaque année, le festival se concentrera sur un thème différent lié à l’astronomie, mettant en évidence les avancées technologiques rendues possibles par cette science.
Le festival Congo Space Fest est une initiative louable qui vise à démystifier l’astronomie en République démocratique du Congo (RDC) et à la rendre accessible à tous, en particulier aux jeunes. Dans un pays en proie à une crise socio-économique, il est important de montrer que l’astronomie n’est pas réservée à une élite ou à des pays développés.
Le festival offrira des activités spécialement conçues pour les jeunes, telles que des ateliers et des sessions de formation, afin de susciter leur intérêt pour l’astronomie et les sciences en général. Il vise également à mettre en avant les implications majeures de l’astronomie dans la vie quotidienne, en mettant en évidence les avancées technologiques rendues possibles par cette science.
En outre, le Congo Space Fest a deux objectifs principaux. Le premier est de permettre à la RDC d’utiliser les sciences spatiales, la technologie et les innovations pour lutter contre la pauvreté et réaliser un développement durable. Le deuxième objectif est de faire en sorte que la RDC contribue au pool mondial de connaissances scientifiques et aux innovations technologiques.
Le festival sera également une occasion pour les entreprises locales de présenter leurs produits et services liés à l’astronomie et aux innovations technologiques. Cela contribuera à promouvoir l’industrie technologique locale et à créer des emplois.
En mettant en avant le rôle de l’astronomie dans le développement social et économique du pays, le Congo Space Fest marquera un tournant dans l’histoire de l’astronomie en RDC. Il sensibilisera le grand public et les décideurs politiques aux bénéfices des sciences spatiales dans la transformation économique et le développement durable du pays.
En conclusion, le Congo Space Fest sera un événement annuel excitant et éducatif qui mettra en valeur l’importance de l’astronomie pour les innovations technologiques et le développement social et économique de la RDC. Il contribuera à changer la perception de l’astronomie dans le pays et encouragera les jeunes générations à s’intéresser à cette science fascinante.
Dieumerci Kaseha
Fondateur du clube d’astronomie « l’astronomie à Lubumbashi » en RDC
par EricLagadec | Avr 14, 2023 | Spatial
De nombreux travaux de recherche scientifique ont été réalisés à l’aide du télescope Reynolds de 30 pouces (~75cm) en Égypte depuis 1907, et du télescope Kottamia de 1,88 m depuis 1964. Le télescope de Kottamia est le seul de cette taille au Moyen-Orient et le deuxième en Afrique. Suite à la construction de la nouvelle capitale administrative égyptienne tout près de l’observatoire de Kottamia, le gouvernement a accepté de construire un nouveau télescope plus grand sur un nouveau site, qui devrait avoir une ouverture de 6,5 mètres.
Bien que les grands télescopes terrestres modernes soient complexes et nécessitent des équipements de recherche coûteux, leur conception et leur efficacité dépendent en grande partie de leur emplacement. Le futur grand télescope optique égyptien (ELOT) devrait aider la communauté astronomique égyptienne et mondiale à combler le fossé d’observation entre l’Europe au nord et l’Afrique du Sud au sud, et entre l’Asie à l’est et le Chili à l’ouest. Pour maximiser l’importance de ce télescope, beaucoup de travail doit être fait pour faire correspondre la conception optique d’ELOT, ses instruments astronomiques et les caractéristiques optiques du site pour combler ce fossé.
Dans un premier temps, deux sites ont été sélectionnés, qui sont de bons candidats pour des sites astronomiques, sur la base de certains paramètres physiques et météorologiques utilisant des données satellitaires. L’idée est de construire le télescope là où la météo et l’absence de pollution lumineuse seront optimales pour les observations astronomiques. L’un de ces deux sites potentiels se trouve au sud de la péninsule du Sinaï et l’autre à l’ouest de la ville de Hurgada, sur le littoral de la mer Rouge. Les conditions météorologiques prévalant sur ces deux sites ont été étudiées. La deuxième étape consiste à caractériser ces deux sites à l’aide d’instruments spécifiques qui seront installés sur ces sites dans un avenir proche. Cependant, l’installation de ces instruments se heurte à des problèmes logistiques et à des difficultés qui permettront de passer à l’étape suivante.
Le télescope de Kottomia en Egypte
Une étude préliminaire de la conception de l’ELOT a été réalisée récemment. Les cas scientifiques et les objectifs scientifiques d’ELOT doivent être définis et il est nécessaire de connaître les spécifications des instruments de première génération qui seront attachés au télescope.
L’Institut national de recherche en astronomie et géophysique (NRIAG) espère que la situation actuelle de difficultés économiques à laquelle l’Égypte et certains autres pays du monde sont confrontés n’affectera pas le soutien financier d’ELOT. Le NRIAG souhaite également obtenir un soutien scientifique pour ce grand projet astronomique de la part des pays occidentaux qui ont une grande expérience dans la construction de projets similaires.
Yosry Ahmed Azzam
Professeur, ingénieur
Institut national de recherche en astronomie et géophysique
Helwan, Le Caire, Égypte