LE MAGAZINE DES SCIENCES DE L’UNIVERS EN AFRIQUE

Depuis le lancement du premier satellite, Spoutnik, par l’Union Soviétique en 1957, et pendant les décennies qui ont suivi, l’accès à l’espace a été réservé à une poignée de nations. L’ère du spatial est une véritable révolution pour l’humanité, que ce soit pour les télécommunications, l’étude et l’exploration du système solaire et de l’Univers, mais aussi pour une meilleure compréhension de la planète Terre. Pendant plus de 40 ans, le continent africain a été à l’écart de cette aventure spatiale, jusqu’au lancement du premier satellite africain, NileSat 101, par l’Egypte en 1998.Depuis, 15 pays africains ont pu envoyer des satellites en orbite. En Afrique de l’Ouest, aujourd’hui, seuls le Ghana et le Nigeria en ont envoyé. Mais les choses changent, avec notamment des projets au Burkina Faso et surtout la création en mars 2023 de l’Agence Sénégalaise d’Etudes Spatiales (ASES).

Le président de la république du Sénégal Macky Sall lors de l’annonce de la création de l’ASES

Depuis de longues années, le Sénégal travaille activement au développement du secteur spatial dans son pays, avec des activités autour de la télédétection, la géomatique, la surveillance des cultures, des sols en général, mais aussi de l’astronomie. Le succès de trois missions d’observations d’astéroïdes pour la NASA depuis le sol du pays de la Teranga, menées par Maram Kairé, président de l’Association Sénégalaise pour le Promotion de l’Astronomie, a mis en lumière ce pays ouest-africain sur la scène astronomique internationale. C’est justement dans le cadre de la présentation du film Star Chasers of Senegal, présentant justement une de ces missions d’observations, que le chef de l’état, Macky Sall, a annoncé la création de la nouvelle agence spatiale du pays. Lors de l’annonce, faite en mars 2023, il a été officialisé que cette agence serait dirigée par Maram Kairé, qui œuvre depuis des années pour le développement de l’astronomie et du spatial au Sénégal. Les enjeux autour du spatial sont très importants, et devraient permettre un développement personnels pour les étudiants dans le domaine, mais aussi un développement pour le pays, avec de meilleurs moyens de communication, d’étude de l’impact du changement climatique sur la faune et la flore, une optimisation de l’agriculture, une meilleure surveillance des frontières et le développement de la médecine dans les villages les plus reculés. Maram Kairé, nouveau directeur de l’Agence Sénégalaise d’Etudes Spatiales est enthousiaste à l’idée de mener ces projets importants pour son pays et a déclaré: “Nous avons commencé à faire la promotion de l’astronomie et de la science spatiale depuis maintenant dix-sept ans dans l’espoir que demain cela puisse montrer à quel point la science spatiale peut aider au développement du Sénégal ». L’avenir du spatial sénégalais est entre de bonnes mains!

 

Eric Lagadec

Astrophysicien au laboratoire Lagrange de l’Observatoire de la Côte d’Azur-UCA

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