LE MAGAZINE DES SCIENCES DE L’UNIVERS EN AFRIQUE
Le Maroc, lauréate du challenge international Younivers

Le Maroc, lauréate du challenge international Younivers

Entre mars et décembre 2024, 90 jeunes d’Albanie, Algérie, Belgique, France, Madagascar, Maroc, Sénégal et Tunisie de 11 à 18 ans, ont réalisé une cinquantaine de vidéos astronomiques. La finale internationale s’est déroulée en visio le 10 janvier 2025. Tous les lauréats de chaque pays ont gagné une lunette astronomique offerte par SSVI.  La lauréate du challenge de la francophonie est Sofia Zerktouni (Maroc) et a gagné une météorite lunaire offerte par Luc Labenne.

Découvrez tous les lauréats sur la chaine Younivers.

Sofia Zerktouni (Maroc) a répondu à la question « Comment décollent les fusées »

 

Félicitons également aux lauréats malgaches RAFANOMEZANTSOA Julie (12 ans)- RANDRIAMIANDRISOA Nampoina (13 ans)- RAZAFIMANDIMBY Ravoniaina (14 ans) qui ont répondu à la question « Comment distinguer les étoiles des planètes »

 

Bravo aux lauréates Sénégalaises Kadiata Deh et Mariama Ndiaye qui ont répondu à la question « Comment fonctionne un nanosatellite »

Bravo à la lauréat tunisienne Nesrine Abdelhedi qui a répondu à la question « Comment se forment les marées? »

 

Et felicitations également à le lauréat algérien Mohamed Anis Benzehra qui a répondu à la question Comment les exoplanètes pourraient-elles être habitables ? » »

 

 

Asamaan : les météores au Sénégal sous surveillance

Asamaan : les météores au Sénégal sous surveillance

Une équipe de recherche Franco-Sénégalaise, menée par François Colas (CNRS) et composée de membres de l’Université Numérique Cheikh Hane (UNHCK), de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), et de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) a installé entre 2022 et 2024 les premières caméras d’observation du ciel qui font partie d’un réseau mondial de surveillance des météores. Ce réseau est dénommé avec l’acronyme FRIPON qui signifie « Fireball Recovery and InterPlanetary Observation Network » (Réseau d’observation et de récupération des bolides interplanétaires). La partie Sénégalaise de ce réseau, déjà composée de 7 caméras, se nomme Asamaan, ce qui signifie Ciel en Wolof.

Dans le sillage de l’Initiative Africaine pour les Sciences des Planète et de l’Espace lancée fin 2017 (http://africapss.org), le Sénégal poursuit donc son aventure spatiale tous azimuts, sous l’impulsion et la vision de Maram KAIRE, Directeur de l’Agence Sénégalaise d’Etudes Spatiales, crée en 2022. La mise en place réussie de ce réseau est indissociable du succès des Espaces Numériques Ouverts (ENO) de l’UNCHK. Les ENO permettent à des milliers de jeunes Sénégalaises et Sénégalais, vivant loin de Dakar, ou des principales universités du pays, de suivre à distance des formations diplômantes. Ces bâtiments dotés d’une infrastructure numérique performante forment un maillage sur le territoire du Sénégal idéal pour le déploiement de capteurs scientifiques tels que les caméras du réseau Asamaan.

A quoi sert le réseau FRIPON, et pourquoi son extension au Sénégal (Asamaan) est importante ? Le réseau FRIPON a pour objectif la détection des météores et la recherche de nouvelles chutes de météorites. Il a pour but de répondre aux questions suivantes : Quelle quantité de matière interplanétaire tombe sur la Terre ? D’où viennent ces objets ? Quelle est leur origine ? Quels sont leurs corps parents ? Initié en France en 2013, son extension à d’autres pays a pour but d’atteindre une description toujours plus complète de la matière interplanétaire tombant sur la Terre pour une gamme de tailles de 1 cm à 1 mètre. Le Sénégal offre une opportunité de compléter les capacités de surveillance du réseau vers le ciel de l’hémisphère sud, où le manque de données est important (Fig. 1).

1. Carte des radiants des météores observés pour des tailles centimétriques à métriques par le réseau FRIPON (2016-2022, 7300 objets).
On constate le manque de données dans l’hémisphère sud qui sera en partie comblé par le réseau Asamaan.

 

Le réseau Asamaan est actuellement composé de 7 caméras installées sur le toit des ENO de Mbour, Diourbel, Kaolack, Louga, Linguère, Saint-Louis, et Podor. Les caméras couvrent une petite moitié ouest du pays. Le réseau comptera au final au moins 16 cameras, les installations se feront en fonction de l’ouverture prévue de nouveaux ENO. La multiplication des caméras permet aussi de déterminer avec précisions les trajectoires des météores (Fig. 2, exemple de détection multiple). Le réseau a permis à ce jour plusieurs dizaines de détections (Fig. 3). L’équipe du Laboratoire d’Astrophysique de Marseille, responsable du Service National d’Observation labellisé par le CNRS se charge de l’inclusion des données des caméras Sénégalaises dans la base de données globale du réseau FRIPON. Compte tenu de la surface du réseau Asamaan et du climat Sahélien on s’attend à obtenir ~400 observations par an ce qui est loin d’être négligeable comparé aux 1500 météores observés annuellement par le réseau FRIPON.

2. Exemple de détection multiple, Louga et Saint-Louis – 23/12/2024, 4h45 TU.

 

3. Carte des caméras installés du réseau Asamaan à ce jour superposée aux trajectoires des météores détectés par le réseau sur la période 2022 – 2024.

 

L’aspect le plus excitant du projet est bien sûr de retrouver des météorites après leur chute. Ceci est particulièrement important pour récupérer des météorites non altérées par l’atmosphère terrestre et qui sont dans des conditions proches de celles de l’espace pour permettre des études pétrographiques proches de celles que l’on fait pour les missions spatiales avec retour d’échantillon. A ce jour, aucune météorite enregistrée dans les collections ne provient du Sénégal. Le projet ambitionne donc d’offrir au Sénégal sa première météorite, et par la même occasion de communiquer au grand public comment ces objets nous permettent de déchiffrer nos origines. Les campagnes de recherche de météorites bénéficieront de l’expérience française du projet de science citoyenne Vigie-Ciel, et seront coordonnées par l’ASES, avec l’appui des membres de l’Association Sénégalaise pour la Promotion de l’Astronomie (ASPA).

par François COLAS (IMCCE), Salma SYLLA (UCAD), Absa GASAMA (UNCHK), David BARATOUX (IRD/GET), Pr Ousmane SALL (UNCHK) 

 

Remerciements : Ce projet bénéficie du soutien financier de l’IRD, du CNRS, de l’UNCHK. Le membres du projet remercie également les personnels des Espaces Numériques Ouverts pour leur accueil et les moyens mis en œuvre pour faciliter l’installation et la maintenance des services d’observation. Ces caméras ont été installé lors de deux missions dédiées, la dernière ayant eu lieu en novembre 2024, avec la participation sur le terrain de F. Colas (CNRS), D. Baratoux (IRD), S. Sylla (UCAD), A. Barro (UNCKH), I. C. Ba (UNCKH) et A.O. Diallo (IRD).

Kanty Astronomy Research Group : Premier groupe de recherche en astronomie à Madagascar

Kanty Astronomy Research Group : Premier groupe de recherche en astronomie à Madagascar

L’astronomie en Afrique est en pleine expansion, et Madagascar s’inscrit désormais dans cette dynamique grâce au Kanty Astronomy Research Group (KARG), le premier groupe de recherche astronomique basé dans le pays, affiliée au South African Astronomical Observatory (SAAO) et à l’Université d’Antananarivo. Dirigé par Dr. Zara Randriamanakoto, le KARG se distingue par son approche novatrice et son engagement envers la communauté.

Objectifs et Composition

KARG vise à promouvoir l’astronomie en Afrique à travers des projets de recherche de pointe dans le domaine de l’astronomie extragalactique. Le groupe est composé d’étudiants en licence, en Master et en Doctorat, ainsi que de stagiaires de recherche à court terme, principalement basés à Madagascar et en Afrique du Sud. Financé par le National Research Foundation (NRF) et la National Geographic Society, KARG ne se contente pas de mener des recherches; il s’efforce également de créer un environnement d’équipe agréable et solidaire par le biais d’activités sociales.

Les activités du KARG à l’Akany Avoko Ambohidratrimo dans le cadre de SheMatters

Projets en Cours

Les projets de KARG sont divers et utilisent des données issues du Hubble Space Telescope de la Nasa et du radio télescope sud-africain MeerKat. Actuellement, ils explorent le cycle de vie des noyaux actifs de galaxies (AGN), cherchant notamment des types rares de radio galaxies comme les AGN redémarrées ou radio galaxies redémarrées et les Galaxies Radio Triples-Doubles (TDRGs, des radio AGN ayant subi 3 épisodes d’activités nucléaires)). Un de leurs projets récents, le Stellar Clusters in Collisional Ring Galaxies (SC2RG), s’intéresse aux questions ouvertes sur la formation stellaire des Collisional Ring Galaxies (CRGs, galaxies en anneaux en collision) via l’étude multi-longueur d’onde des jeunes amas stellaires massifs. Grâce à ces initiatives, KARG a obtenu du temps d’observation au télescope Southern African Large Telescope (SALT), soulignant ainsi leur capacité à mener des recherches de haut niveau.

A gauche : La galaxie Roue de Chariot observée dans le proche et le moyen infrarouge par le télescope spatial James Webb. A droite : Arp 147 observée par le télescope spatial Hubble.

Défis et Opportunités

Malgré les défis inhérents comme l’accès compétitif aux ressources d’observation et la supervision à distance, KARG voit dans ces obstacles des opportunités pour des découvertes significatives, notamment dans des domaines peu explorés comme l’étude des amas stellaires dans les CRGs et les TDRGs.

Engagement Communautaire et Éducation

Au-delà de la recherche, KARG s’engage profondément dans la vulgarisation scientifique, particulièrement via leur initiative SheMatters. Ce programme vise à inspirer et offrir des perspectives de carrière aux filles et jeunes femmes de l’Akany Avoko Ambohidratrimo (AAA), un foyer d’accueil pour enfants, adolescents et mères mineures souvent marginalisés, situé en périphérie de la capitale malgache. L’idée de lancer SheMatters est née du souhait d’utiliser l’astronomie à des fins pertinentes, au-delà du simple partage des merveilles de l’Univers : donner de l’espoir aux communautés défavorisées. L’initiative vise également à offrir aux membres féminins de l’équipe du KARG l’opportunité de servir de modèles et de sources d’inspiration pour les bénéficiaires. L’un des objectifs clés est de transmettre des compétences pratiques et de fournir une orientation professionnelle aux participantes afin qu’elles retrouvent confiance en elles et reconstruisent leur avenir.

Le KARG à l’Akany Avoko Ambohidratrimo dans le cadre de SheMatters

 

Les activités de SheMatters, menées par les coordinatrices locales, Mlle Bénite Tantely et Mlle Miora Rakototafika, avec l’aide d’étudiants bénévoles,incluent la célébration en 2024 de la Journée Internationale des Femmes et des Filles dans la Science (IDWGS, 11 février), des discussions motivantes et des orientations professionnelles données par des scientifiques féminines dans divers domaines des STEMs, des observations solaires et nocturnes ainsi que des ateliers pratiques comme la création d’artisanat, sur le thème de l’astronomie, destiné à la vente. Les participantes ont manifesté un intérêt croissant pour les sciences et la volonté d’acquérir de nouvelles compétences pour un avenir meilleur, tandis que le programme a également offert à l’équipe du KARG une précieuse opportunité de transmettre leurs connaissances et de gagner en expérience dans la conduite d’activités de sensibilisation.

 

Membres et stagiaires du KARG avec Dr. Zara Randriamanakoto

 

Conclusion

Le Kanty Astronomy Research Group représente une étape significative pour l’astronomie en Afrique, et particulièrement à Madagascar. En combinant recherche de pointe et engagement social, KARG montre que l’astronomie peut être un vecteur de changement et d’inspiration, en particulier pour les femmes dans les STEM.

 

par Andoniaina Rajaonarivelo, Haikintana Astronomy Association

 

Liens : Kanty Astronomy Research Group :

https://www.zarastro.org/

https://web.facebook.com/kantygroup

 

 

Les Étoiles du Petit Prince, une expédition qui a illuminé le ciel des écoles marocaines

Les Étoiles du Petit Prince, une expédition qui a illuminé le ciel des écoles marocaines

Du 9 au 17 novembre 2024, une équipe de chercheurs, médiateurs scientifiques et pilotes passionnés a traversé le ciel marocain à bord de deux avions légers pour une mission inédite : apporter l’astronomie dans des écoles des régions éloignées. Soutenue par le ministère de l’Éducation nationale, du préscolaire et du sport au Maroc et la Fondation Antoine De Saint Exupéry Pour La Jeunesse, cette aventure a éveillé l’intérêt de plus de 1000 élèves pour les sciences et les carrières scientifiques, tout en tissant un lien unique entre savoir, culture et patrimoine.

 

Inspiré de l’héritage d’Antoine de Saint-Exupéry et de l’Aéropostale, Les Étoiles du Petit Prince a vu le jour grâce à une collaboration entre l’Université de Berne, l’Université Cadi Ayyad de Marrakech, l’association SpaceBus Maroc, le réseau associatif national NOC-IAU Maroc, l’Association d’Astronomie Amateur de Marrakech (3AM), l’association Rose des Vents – Cap Juby, ainsi que des passionnés d’aviation et de sciences.

En reliant Tanger, Essaouira, Agadir, Tan-Tan, Laâyoune, Tarfaya, Ouarzazate et Zagora, l’expédition a permis aux élèves de découvrir des thèmes variés : parcours scientifiques, astronomie, aviation et enjeux du transport aérien. Ces activités, adaptées à chaque groupe d’âge, visent à inspirer de nouvelles vocations et permettre à des communautés isolées d’accéder à la médiation scientifique.

 

 

Les élèves, souvent émerveillés de rencontrer des pilotes et des astronomes pour la première fois, ont réservé un accueil des plus chaleureux à l’équipe, exprimant leur enthousiasme à travers des dessins du Petit Prince, des présentations et des mots de bienvenue. 

 

 

Moment fort de l’expédition : l’escale à Tarfaya, un lieu mythique pour l’Aéropostale et Saint-Exupéry. C’est ici, entre dunes et océan, que l’auteur du Petit Prince a puisé son inspiration, unissant pour un instant la magie du ciel, la poésie et la science. Des séances de planétarium animées par l’Association Sahara pour l’Astronomie ont transporté les élèves aux confins du système solaire, leur offrant une perspective nouvelle sur leur propre place dans l’Univers.

 

 

Un autre volet marquant de cette expédition fut l’échange culturel : des lettres écrites par des élèves de Toulouse et de Berne à destination de leurs camarades marocains ont voyagé à bord des avions, tissant une correspondance entre ces jeunes, unis sous un même ciel étoilé.

 

Au-delà des activités, l’initiative a permis des échanges enrichissants avec les enseignants et une initiation à l’utilisation d’une dizaine de télescopes éducatifs qui sont restés sur place afin de prolonger l’expérience scientifique bien après le passage de l’équipe.

Avec l’ambition de pérenniser cette aventure, Les Étoiles du Petit Prince alternera entre des tournées terrestres avec SpaceBus Maroc et des expéditions aériennes, ouvrant ainsi la voie à une médiation scientifique toujours plus innovante et accessible.

 

 

par Meriem El Yajouri

 

Retour sur l’Assemblée Générale de l’UAI 2024 : Un événement historique en Afrique

Retour sur l’Assemblée Générale de l’UAI 2024 : Un événement historique en Afrique

Pour la première fois depuis sa création il y a 105 ans, l’Assemblée Générale de l’Union Astronomique Internationale (UAI) s’est tenue en Afrique, marquant une étape clé pour le continent dans le domaine de l’astronomie. Du 6 au 15 août 2024, plus de 2 500 astronomes professionnels venant de 109 pays se sont réunis au Cap, en Afrique du Sud, pour participer à ce qui est la plus grande conférence mondiale dédiée à l’astronomie.

 

 

Un programme scientifique riche et inclusif pour une large audience

Les participants à la conférence ont assisté à un programme diversifié, comprenant 6 symposiums, 12 focus meetings, ainsi qu’une multitude d’autres sessions et ateliers organisés par les bureaux, divisions et groupes de travail de l’IAU. Parmi les intervenants, Bernie Fanaroff, responsable du projet de candidature pour le Square Kilometre Array (SKA), a présenté un historique détaillé de cette grande infrastructure astronomique en Afrique du Sud, tout en mettant en lumière un programme éducatif visant à encourager les étudiants locaux à s’engager dans des carrières scientifiques. D’autres conférenciers invités ont partagé les récentes découvertes sur les exoplanètes grâce au télescope spatial James Webb (JWST), ainsi que des avancées majeures en cosmologie, comme les simulations hydrodynamiques cosmologiques. 

Cette édition de l’Assemblée Générale s’est démarquée par plusieurs initiatives novatrices, notamment l’ouverture de certaines sessions au grand public. Grâce à cette démarche, de nombreuses conférences ont été diffusées en direct ou en différé sur YouTube, rendant ainsi la science plus accessible à tous. Les organisateurs ont veillé à rendre les discussions inclusives et accessibles, couvrant une vaste gamme de thématiques en astronomie, instrumentation, sciences planétaires et cosmologie, ainsi que des enjeux sociétaux tels que la lutte contre la pollution lumineuse, l’astronomie pour l’équité et l’inclusion, ou encore la collaboration entre professionnels et amateurs.

Une contribution africaine remarquée

La contribution des chercheurs africains a été l’un des points forts de cette Assemblée Générale. À titre d’exemple, les chercheurs marocains ont joué un rôle clé en présidant l’organisation du symposium intitulé Planetary Science and Exoplanets in the Era of James Webb Space Telescope (IAUS393). Ils ont également co-présidé deux focus meetings : L’exploitation des télescopes optiques terrestres : une opportunité pour l’astronomie émergente en Afrique (FM1) et Le potentiel pédagogique des observatoires à distance pour les universités et les lycées (FM10). Ces exemples illustrent la participation active et croissante des chercheurs africains à l’échelle internationale.

 

 

Des figures emblématiques au rendez-vous

L’Assemblée Générale de l’UAI a accueilli des personnalités de renom, telles que Dr. Sian Proctor, première femme afro-américaine à piloter une mission spatiale lors de l’expédition Inspiration4. Elle a donné une conférence publique, suivie d’une session de questions-réponses.

Le lauréat du prix Nobel de physique 2011, Dr. Brian Schmidt, connu pour ses travaux sur l’accélération de l’expansion de l’univers, a participé à une interview diffusée lors d’une émission spéciale du podcast Cosmic Savannah, permettant au public d’en apprendre davantage sur ses découvertes révolutionnaires.

Parmi les autres événements ouverts au public, il y a eu des rencontres avec Mae Jemison, première femme afro-américaine à voyager dans l’espace, ainsi qu’une exposition d’art intitulée Cosmic Echoes, présentée par l’Observatoire Square Kilometre Array (SKAO), mêlant art et science avec des œuvres d’artistes autochtones d’Australie et d’Afrique du Sud.

Un autre moment marquant a été la projection du film Rising Star au Planétarium Iziko, qui met en lumière les télescopes SALT et MeerKAT, permettant aux visiteurs de découvrir ces instruments phares de l’astronomie africaine. En outre, de jeunes élèves ont eu la chance de poser leurs questions à l’astronaute Sunitha Williams lors d’un contact radio en direct avec la Station Spatiale Internationale.

 

 

Témoignages de chercheurs africains

De nombreux chercheurs africains ont partagé leur enthousiasme à propos de cet événement historique. Voici quelques-uns de leurs témoignages :

Dr. Salma Sylla Mbaye – Institut de Technologie Nucléaire Appliquée, Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Sénégal :
« L’assemblée générale (AG) de l’UAI est pour moi une expérience unique, fascinante car elle permet de rencontrer la majorité de la communauté astronome internationale évoluant dans toute la sphère de l’astronomie et de l’astrophysique. Le fait que ça se passe pour la première fois en Afrique avec un succès remarquable est une grande fierté et montre que le continent est sur la bonne trajectoire dans le développement de l’astronomie et des sciences spatiales. C’était une meilleure opportunité de participer à plusieurs activités touchant la recherche, l’éducation, la technologie et la vulgarisation dans le domaine de l’astronomie et des sciences spatiales. J’ai eu la chance de participer à un des ateliers sur le traitement des données de la mission de JWST. » Salma Sylla Mbaye a également présenté une communication intitulée : Training of Astronomy Club Leaders in Senegal : ORION Astro Lab Project.

Prof. Jamal Mimouni – Université Mentouri, Constantine, Algérie :

Voir l’Assemblée Générale se tenir en Afrique a été un moment de grande fierté pour Prof. Mimouni. L’importance de la participation africaine et le caractère innovant de l’événement étaient particulièrement marquants pour lui. « J’ai eu l’opportunité de présenter plusieurs communications », dit-il, dont l’une portait sur les actions de médiation astronomique à travers l’Afrique et une autre sur Le dramatique statut de l’Astronomie et de l’Enseignement Supérieur à Gaza et en Cisjordanie.

Prof. Zouhair Benkhaldoun – Directeur de l’Observatoire de l’Oukaimeden, Maroc :
« Ce que j’ai le plus apprécié, c’est l’implication grandissante de la communauté marocaine des astronomes au sein de l’UAI. Avec 25 participants marocains présents, nous avons battu un record. Ceci étant dû à un effort particulier du LOC et de son comité « Africa » que je coordonnais moi-même pour octroyer un maximum de bourses pour les participants Africains. 

Zouhair Benkhaldoun a participé à l’Assemblée Générale de l’UAI avec plusieurs casquettes. En tant que président du symposium IAUS393, il a présenté les résultats du télescope TRAPPIST Nord dans le domaine des exoplanètes, comètes et astéroïdes. Il a également été invité à donner deux autres communications : la première sur le fonctionnement en robotique et à distance de l’Observatoire de l’Oukaimeden lors du focus meeting FM1, et la seconde, dans le cadre des D days de la division C, retraçant la success story de l’observatoire comme une expérience inspirante pour d’autres pays africains. En plus de ces interventions, Prof. Benkhaldoun a activement participé aux travaux du centre IAU-CPS, en particulier sur l’impact des satellites artificiels sur les observations astronomiques. Il a également contribué aux discussions de la commission C sur la protection du ciel contre la pollution lumineuse, soulignant ainsi son engagement pour la préservation des conditions d’observation optimales.

 

 

Une Assemblée marquante 

L’Assemblée Générale 2024 de l’UAI restera gravée dans l’histoire non seulement pour avoir été la première à se dérouler en Afrique, mais aussi pour avoir rassemblé des astronomes du monde entier dans une démarche de partage et d’inclusion. 

Les témoignages recueillis soulignent l’importance de ce genre d’événements pour la communauté scientifique africaine et le rôle croissant que le continent joue dans l’astronomie mondiale. 

Pour plus d’informations sur le programme et les événements de l’Assemblée Générale, consultez le site officiel : https://astronomy2024.org et retrouvez les conférences diffusées sur YouTube : https://www.youtube.com/@IAUGeneralAssembly2024.

 

par Meriem El Yajouri – Institut d’Astrophysique Spatiale

 

Festival d’Astronomie: “Majunga Sous les Étoiles”, la 2eme édition!

Festival d’Astronomie: “Majunga Sous les Étoiles”, la 2eme édition!

La deuxième édition du Festival d’Astronomie : « Majunga sous les étoiles », qui s’est déroulée du 11 au 14 juillet 2024, a connu un succès éclatant en touchant un public plus large et varié que lors de sa première édition. Organisé par l’Alliance Française de Mahajanga en collaboration avec l’association d’astronomie Haikintana, la Société Astronomique de France (SAF) et l’Africa Initiative for Planetary and Space Sciences (AFIPS), cet événement a été l’occasion d’allier science, découverte et passion pour l’astronomie, le tout dans un cadre convivial. Grâce à la collaboration de figures de la communauté scientifique et des médias, le festival a permis de rendre le ciel étoilé de Majunga accessible à tous, des habitants des régions rurales aux étudiants universitaires.

 

Les enfants de l’Ecole du Monde Madagascar avec Margaux, David Baratoux, Sylvain Bouley et Jean Phillipe Uzan

Une expérience immersive sur quatre jours

Contrairement à la première édition, le festival s’est étendu sur quatre jours, avec des activités réparties entre Mahajanga et des villages voisins. Cela a permis de toucher des communautés éloignées des centres urbains, apportant la science directement aux populations locales.

Jour 1 : Ateliers et Observations avec la Forêt Retrouvée à Mangaroa

Le festival a démarré dans le village de Mangaroa, avec des ateliers interactifs pour les enfants de l’école primaire publique. Encadrés par Haikintana Astronomy, ces ateliers incluaient la fabrication de cadrans solaires, l’observation du soleil, ainsi que des jeux éducatifs sur l’astronomie et la peinture d’une jolie fresque. Les enfants de l’École du Monde ont également offert une représentation théâtrale, écrite par Jean-Philippe Uzan, sur l’astéroïde Besely.

Les activités au village de Mangaroa

La journée s’est terminée par une observation nocturne de la Voie lactée, attirant non seulement les villageois de Mangaroa, mais aussi ceux des environs.

Observation avec les villageois de Mangaroa

Jour 2 : Événements à Mahajanga

Le deuxième jour du festival s’est concentré sur Mahajanga avec une matinée d’ateliers d’astronomie à l’orphelinat de Mangarivotra, où les enfants ont participé à des activités ludiques d’observation du soleil et de fabrication de cadrans solaires, suivit par une présentation de la pièce de théâtre par les enfants de l’École du Monde.

Visite de l’orphelinat de Mangarivotra

 

L’après-midi, des conférences passionnantes ont été proposées à l’Université de Mahajanga par le cosmologiste Jean-Philippe Uzan et les planétologues Sylvain Bouley et David Baratoux, offrant aux étudiants de la section science et aux curieux des éléments de réponses aux grandes questions en astrophysique sur l’origine de l’univers, des planètes et de la vie. Les enfants de l’École du Monde ont à nouveau enchanté le public avec une troisième représentation. La soirée s’est conclue par une observation de la Lune au bord de la mer de Mahajanga, accompagnée de la dernière représentation théâtrale du festival.

Jean-Philippe Uzan, David Baratoux et Sylvain Bouley lors de leurs conférences sur les Grandes questions de l’astrophysique à l’Université de Majunga

 

Observation de la Lune au bord de la mer avec l’équipe de l’association Haikintana

Jour 3 : Inauguration du Club d’Astronomie et Concours d’Astrophotographie

Le troisième jour a été marqué par plusieurs événements majeurs. En matinée, des ateliers d’astronomie ont été proposés au public de l’Alliance Française. Jean-Philippe Uzan a ensuite lu des extraits de son nouveau livre, « L’appel de l’univers« , aux enfants présents, créant un moment d’émerveillement pour eux.

 

Atelier cadran solaire et observation du ciel avec l’association Haikintana; Jean-Philippe Uzan lors de la lecture d’un extrait de son livre.

 

L’après-midi a été marquée par l’inauguration officielle du Club d’Astronomie Haikitana de l’Alliance Française de Mahajanga. Ce club, créé en avril 2024 par l’Alliance Française de Mahajanga et l’association Haikintana, a reçu un télescope, offert par la Société Astronomique de France grâce à un concours organisé par l’émission « Autour de la question » sur RFI et notre magazine l’Astronomie Afrique, qui permettra d’organiser des observations régulières tout au long de l’année.

Mégane Raharison avec Sylvain Bouley, et la photo du ciel qu’elle avait prise.

 

Un autre moment clé de cette journée a été la remise du télescope à Mégane Raharison, gagnante du concours de photo du ciel organisé par l’Alliance Française de Mahajanga. Ce concours a permis aux abonnés de la page Facebook de voter pour la plus belle photo du ciel étoilé de Mahajanga.

Observation au Village touristique

En soirée, le Club d’Astronomie fraîchement inauguré a réalisé sa première observation avec le grand public au village touristique avec leur tout nouveau télescope et ceux de l’association Haikintana.

 

Jour 4 : Observations à Antsanitia

Pour le dernier jour, le festival s’est déplacé à Antsanitia, où des observations du soleil ont été organisées à  l’Antsanitia Resort et dans l’école primaire publique du village.

Observation du soleil à l’Ecole Primaire Publique d’Antsanitia avec l’association Haikintana

 

En soirée, les villageois et les visiteurs de l’hôtel ont participé à une observation de la Lune, clôturant ainsi cette deuxième édition sous un très joli ciel étoilé.

Observation à l’Antsanitia Resort et au village d’Antsanitia.

 

Cette édition a bénéficié d’un soutien unique de la part de l’équipe de « Autour de la question » sur RFI, menée par Caroline Lachowsky, Caroline Filliette, et Thibault Baduel. Ces derniers ont suivi et documenté le festival tout au long de son déroulement, mettant en lumière les efforts déployés pour promouvoir l’astronomie à Madagascar. Leur émission du 23 juillet 2024, intitulée « Comment faire de l’astronomie à Madagascar ?« , a permis de partager l’expérience du festival avec un public international, contribuant à la visibilité croissante de cet événement scientifique et humain unique.

Le festival « Majunga sous les étoiles » s’impose ainsi non seulement comme une plateforme de vulgarisation scientifique à Madagascar, mais aussi comme un vecteur d’inspiration pour la jeunesse malgache. Le succès grandissant de cette initiative annonce une troisième édition encore plus ambitieuse en 2025!

Andoniaina Rajaonarivelo, Haikintana Astronomy et Cyprianna Iarson, Club d’astronomie AFM-Haikintana

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