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Eclairage – La Voie Lactée

Eclairage – La Voie Lactée

Une galaxie est vaste un ensemble d’étoiles, de gaz, de poussières, de restes d’étoiles, de planètes, de trous noirs, liés ensemble par les forces de gravitation. Il en existe des milliards dans l’Univers, comme  par exemple la galaxie d’Andromède. 

La grande galaxie d’Andromède (M31), voisine de notre Voie Lactée. Crédit : Serge Golovanow

Nous sommes nous-même dans une galaxie, et par des nuits sans Lune, loin des éclairages artificiels, on la voit dans le ciel sous la forme d’une grande bande blanchâtre, couleur de lait, traversant le ciel, d’où son nom : la Voie lactée

De nos jours, la moitié des humains habitent en ville et n’ont que très rarement l’occasion de la contempler, et certaines personnes ne l’ont même jamais vue, mais jusqu’au début du vingtième siècle, on la voyait très bien même au centre de grandes villes comme Paris, Londres ou Bruxelles. 

La Voie lactée (qui est « notre » Galaxie, d’où le G majuscule pour la désigner) nous paraît comme une grande bande, car nous la voyons de l’intérieur et elle a la forme aplatie d’une galette. Cela définit ce qu’on appelle le plan de la Galaxie. Le rayon de cette galette est de 100 000 années-lumière (al), mais la plupart de ses étoiles sont contenues dans un rayon de 50 000 al. L’épaisseur est d’environ 1000 al. C’est donc une galette très aplatie, un peu comme une crêpe. Nous sommes situés à une distance de 27 000 années-lumière de son centre, dont la direction est située dans la constellation du Sagittaire. Dans les directions orthogonales au plan de la galaxie, les étoiles sont moins nombreuses, donc notre Galaxie n’apparaît plus comme une nuée blanchâtre. Cependant, toutes les étoiles que nous voyons dans le ciel appartiennent à notre Galaxie, même celles dans des directions éloignées de la Voie lactée. 

Notre Galaxie comporte environ 200 amas d’étoiles très compacts, appelés « amas globulaires », en général assez éloignés du plan galactique. Si nous étions dans un tel amas, notre Galaxie ne nous présenterait pas l’aspect de la Voie lactée : une moitié du ciel serait quasiment dépourvue d’étoiles, et de l’autre on verrait notre Galaxie en entier, presque de l’extérieur. On constaterait qu’elle a en son centre un renflement, appelé le bulbe, contenant une barre allongée, le tout étant entouré de grandes structures spirales lumineuses. Toutes ces structures sont lumineuses grâce aux étoiles qu’elles contiennent. De la Terre, ce sont ces structures spirales que l’on voit du dedans, de profil, quand nous contemplons la Voie lactée. Le bulbe et la barre sont en grande partie cachés par des poussières.

Fabrice Mottez, CNRS, Observatoire de Paris

 

Notre Voie Lactée au bord d’un lac.  Crédit : Maxime Raynal

La constellation du trimestre – Pégase

La constellation du trimestre – Pégase

AbréviationPeg        LatinPEGASUS        GénitifPEGASI

La constellation de Pégase est attachée au ciel d’automne. Dès le mois d’août, elle apparaît au-dessus de l’horizon nord-est en deuxième partie de nuit et annonce la fin de l’été. Voilà une constellation à la forme on ne peut plus simple et facile à trouver : elle dessine dans le ciel un gigantesque carré. C’est la septième plus grande constellation du ciel (1 121 degrés carrés). Notons que Pégase a perdu une de ses étoiles (d Pegasii connue sous le nom de Alphératz) qui est devenue α Andromedae. C’est l’étoile qui constitue le coin supérieur gauche (nord-est). Sur les cartes du ciel, le carré de Pégase est donc constitué par un triangle de 3 étoiles (en partant du nord et dans le sens des aiguilles d’une montre…) :  β, α et γ Pegasii, auxquelles il est coutume de rajouter α And pour dessiner ce grand carré. L’étoile la plus brillante de Pégase n’est pas α mais ε Peg, qui porte le nom d’Enif, ce qui signifie le nez en arabe.

Le nom de Pégase est bien sûr celui du cheval ailé de la mythologie grecque.

Carte de la constellation par Nicolas Biver avec les 3 objets marquants Enif(1), NGC7479 (2) et 3. M15 (3)

Pégase est le fils de Poséidon et de Méduse, l’une des trois Gorgones. Mais sa mère, monstre difforme, ne pourra l’enfanter de manière naturelle. C’est Persée qui, en coupant la tête affreuse de Méduse, va libérer Pégase, qui s’échappe dans le flot du sang maternel jaillissant de la nuque tranchée. Dès son premier vol, Pégase rejoint l’Olympe, la demeure des 12 dieux grecs. Zeus, le dieu des dieux, est impressionné par son vol rapide et majestueux. Il décide de lui confier une tâche prestigieuse, celle de lui apporter la foudre et le tonnerre. Pégase est un animal mythique solitaire. Il ne cherche la présence ni des dieux ni des humains mortels. Plusieurs mortels tenteront bien de le dompter, mais il leur en coûtera parfois la vie. Seul Persée y parviendra…

Les 3 objets à ne pas manquer dans la constellation de Pégase sont :

1. Enif (ε Pagasii) capturé par F. Mottez (lunette d’ouverture 72mm). Elle brille à la magnitude 2,4. Enif est une étoile en fin de vie; il ne lui reste que quelques millions d’années à vivre… Elle contient 11 masses solaires et son diamètre équivaut à 175 fois celui du Soleil. Comme toutes les étoiles en fin de vie, son éclat n’est pas stable; il s’agit donc d’une étoile variable. Cette étoile va peut-être basculer soudainement en supernova… ou pas… À l’observation, la pratique confirme la théorie: dans une petite lunette de 70 mm, elle dévoile à toutes les amplifications une jolie couleur orangée très soutenue.

 

2. La galaxie spirale barrée NGC 7479 capturé par F. Mottez (Télescope d’ouverture 203 mm/ focale 2000 mm). Que voilà une belle galaxie… fantomatique! Belle…, sur les photos, qui montrent une splendide spirale barrée. Fantomatique dans les instruments des astronomes amateurs. Découverte par Herschel en 1784, cette galaxie de Seyfert, située à 105 millions d’années-lumière, brille à la magnitude 11,6. Elle est assez facile à trouver car à 3° au sud de α Pégase. Sous un ciel moyen de plaine, elle est aux abonnés absents jusque dans un T250. Elle est accessible dans un T300 sous la forme d’un S gris très faible. Sous un ciel pur de campagne, loin des lumières urbaines, sans Lune et sans brume, elle est visible dans un T200 mais reste d’une faiblesse extrême.

 

3. Messier 15 (M15) capturé par Nicolas Biver (Télescope d’ouverture 407 mm/focale 1828 mm). Très facile à trouver, par 4° au nord-est d’Enif en prolongeant le segment θ-Enif, on trouve une jolie boule grise et floue très compacte: c’est l’amas globulaire M15. Déjà bien visible aux jumelles (magnitude 6,2), il garde son aspect de boule floue jusque dans la lunette de 80 mm. Dans la lunette de 100 mm et mieux encore le télescope de 150 mm, on note un halo, entourant l’amas, d’abord granuleux puis assez vite résolu en étoiles individuelles. En revanche, son cœur reste dense et brillant, mais il est impossible de le résoudre: même dans une optique de 200 ou 250 mm où il montre un voile gris et granuleux.

 

Gilles Sautot, président de Science et Culture en Picardie

 

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