LE MAGAZINE DES SCIENCES DE L’UNIVERS EN AFRIQUE
Naissance de l’Association Ivoirienne d’Astronomie (AIA)

Naissance de l’Association Ivoirienne d’Astronomie (AIA)

L’Association Ivoirienne d’Astronomie (AIA) a été portée sur les fonds baptismaux le 13 Février 2021 à l’UFR des Sciences Structures de la Matière et Technologies (SSMT) de l’université Félix Houphouët-Boigny de Côte d’Ivoire. L’idée d’une telle association est venue après la constat d’Aziz Diaby (actuel Président de l’AIA) du désintéressement grandissant des plus jeunes pour les disciplines scientifiques telles que la physique-chimie et les mathématiques. L’objectif de cette association est de promouvoir l’astronomie qui est une science peu enseignée, surtout en raison du manque de matériel, et d’inspirer les jeunes et surtout les femmes à s’orienter davantage vers les disciplines scientifiques, à travers des activités ludiques et éducatives tant sur les réseaux sociaux que durant des manifestations scientifiques et d’observations du ciel. L’association est composée d’étudiants, d’enseignants-chercheurs qui souhaitent réconcilier les Ivoiriens à la science et surtout apporter sa contribution au développement du pays. Depuis sa création, l’AIA a organisé deux activités, à savoir :

  • Une rencontre autour de la présentation du projet Européen RISE 5A (Astronomy and Astrophysics Arising Across Africa (5A) par David Baratoux (Institut de Recherche pour le Développement, actuellement à l’Université Félix Houphouët-Boigny), Eric Lagadec et Mamadou N’Diaye (Observatoire de la Côte d’Azur). L’objectif était de présenter ce projet de collaboration entre universités Européennes et Africaines dans le domaine de l’Astronomie et Planétologie, et dont la construction doit se poursuivre pour une nouvelle soumission en 2022.

Photo de famille de l’AIA après la présentation du projet de mobilité Europe-Afrique RISE 5A par David Baratoux (IRD/UFHB), Eric Lagadec et Mamadou N’Diaye (Nice, en visioconférence). (Crédit : AIA).

  • La célébration de la journée internationale de la Terre le 22 Avril 2021 au Centre National de Floristique de l’université Félix Houphouët-Boigny en présence de l’ambassadeur d’Israël en Côte d’Ivoire. L’objectif visé était de sensibiliser la communauté scientifique en particulier et l’humain en général sur l’importance de la préservation de notre planète Terre et de démontrer que les technologies satellitaires peuvent contribuer à une telle préservation.

Séance de présentation des télescope de l’AIA lors de l’atelier sur l’importance des filières des sciences et technologies organisé par l’association « Sciences et Tech au féminin » (Photo: Aziz Diaby)

L’AIA a aussi pris part le 20 Mai à l’atelier sur l’importance des filières des sciences et technologies organisé par l’association « Sciences et Tech au féminin », où certains membres de l’association ont parlé des astres et montré l’utilisation d’un télescope aux participants.

L’association entend ainsi poursuivre ses activités avec la cérémonie de lancement officielle de ses activités (qui se fera le 14 Juillet 2021) et, participer à l’évènement mondial dénommé « On the moon again » en mettant dans les rues d’Abidjan ses deux télescopes les 16, 17 et 18 Juillet 2021. L’un de ces deux télescopes a été offert par l’association Française Uranoscope. Ce dernier à été réceptionné à Abidjan le mois dernier.

Tous les Ivoiriens passionnés par l’astronomie sont invités à rejoindre l’association et à participer à ses activités, qui sont mentionnées sur la page Facebook de l’association.

Aziz Diaby
Président de l’Association Ivoirienne d’Astronomie

Des nouvelles des flottes géantes de satellites

Des nouvelles des flottes géantes de satellites

Les projets pour couvrir notre ciel de satellites pour l’internet se poursuivent. Cependant, la société One Web, qui n’a pas réussi à boucler son budget (notamment auprès de son principal actionnaire, Softbank), s’est placée le 27 mars sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites. En revanche, la société Starlink poursuit ses lancements par paquets de 60 satellites, environ une fois par mois (7 et 29 janvier, 17 février, 18 mars, 22 avril, début juin…).

Des flashs de satellites Starlink lancés le 29 janvier 2020, compris entre les magnitudes 2 et -2, observés à l’aube du 14 mai 2020, 3 mois et demie après leur lancement. Crédit : Nicolas Biver.

 Les astronomes continuent de se mobiliser. Des représentants de Starlink se sont rendus le 27 avril à la conférence Astro2020 pour discuter avec eux. Elon Musk y a présenté quelques solutions, fondées sur l’orientation des panneaux solaires, et sur la pose de pare-Soleil en mousse.

Indépendamment, plusieurs articles de modélisation des  effets visuels des satellites ont été publiés dans des journaux de recherche. Deux chercheurs de l’Observatoire Austral Européen (ESO) ont modélisé les conséquences pour l’astronomie optique, en considérant les satellites positionnés à leur orbite de travail (donc pas le dernier paquet de 60 en transit). Il y aura, en cas de succès de l’opération, 1100 satellites visibles à chaque endroit du ciel au crépuscule astronomique. La majorité (85 %) sera à moins de 30 degrés d’élévation sur l’horizon, mais 110 d’entre eux seront plus brillants que la magnitude 5. Pour la plupart des télescopes professionnels, 1 % à 3 % des observations seront rendues inexploitables par le passage d’un satellite ; plus grave, pour les télescopes à grand champ, comme le très ambitieux télescope Vera Rubin, 30 % à 40 % des images prises en début et en fin de nuit (une période très importante pour la surveillance des astéroïdes géocroiseurs) seront inutilisables.

Elon Musk, fondateur de SpaceX, est coutumier de déclarations inattendues ou fantasques sur Twitter, à propos de sa vie privée ou de ses projets. Cependant, la communication est sobre de la part de Gwyne E. Shotwell, la présidente et directrice exécutive de SpaceX, et les projets de la compagnie semblent avancer à bon train. Même si l’on ne peut en prévoir les résultats, SpaceX montre une bonne volonté à l’égard des astronomes. En sera-t-il ainsi avec les projets en gestation des autres compagnies ? La pollution visuelle et celle des mesures scientifiques, qui ne sont actuellement régies par aucun accord international, seront-elles systématiquement prises en compte dans le futur ? Les flottes géantes de satellites font émerger une problématique environnementale de plus, où il faut équilibrer progrès et protection de l’environnement.

Fabrice Mottez, Société Astronomique de France

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