LE MAGAZINE DES SCIENCES DE L’UNIVERS EN AFRIQUE
Astronomie culturelle – Réflexions sur les histoires du ciel nocturne

Astronomie culturelle – Réflexions sur les histoires du ciel nocturne

Katrien Kolenberg

Texte adapté du chapitre « Galileo au Sénégal » publié dans le livre African Cosmos – Stellar Arts (The Monacelli Press 2012, ISBN 9781580933438), sous la direction de Christine Muellen Kreamer.

Enseigner l’astronomie dans d’autres pays et cultures est un excellent moyen d’échanger des idées sur les différentes conceptions de l’Univers et sur notre place dans celui-ci. Cela a été une source d’inspiration pour mes propres recherches et a guidé mon travail au cours de la dernière décennie. Pour moi, ce voyage a commencé dans le cadre du programme TAD (Teaching Astronomy for Development, enseigner l’astronomie pour le développement) de l’Union astronomique internationale (UAI). Mes premiers efforts sérieux de sensibilisation dans le cadre du programme TAD ont eu lieu en Mongolie, où j’ai également eu la chance de voir une éclipse solaire époustouflante au désert de Gobi-Altaï le 1er août 2008. Mon point d’observation de cet événement céleste se trouvait à deux pas de l’endroit où un chaman local accomplissait ses rituels pour récupérer le Soleil du monstre qui le dévorait. À partir de ce moment, l’ethno-astronomie est devenue l’une de mes passions.

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Paysages lunaires à explorer (1) : Platon et Vallis Alpes

Paysages lunaires à explorer (1) : Platon et Vallis Alpes

Une simple lunette astronomique ou un petit télescope permettent de merveilleuses observations lunaires. Découvrons la région de Platon et Vallis Alpes.

Trop souvent délaissée, la Lune est un sujet d’observations astronomiques infinies. Son diamètre apparent et son éclat permettent à tous les débutants d’y pointer facilement un instrument. Si une paire de jumelles bien calée offre déjà de belles possibilités, l’emploi d’une lunette astronomique ou d’un petit télescope vous ouvrent les portes d’un monde minéral étonnant où les reliefs changent d’aspect tout au long de la lunaison (les ombres s’allongent ou raccourcissent selon la hauteur du Soleil).

Cette première chronique dédiée aux paysages lunaires nous entraîne dans l’hémisphère nord de notre satellite naturel, du côté de Platon et Vallis Alpes, une région à observer aux alentours des 9ème et 22ème jours de la lunaison. C’est à ces époques que l’éclairage rasant du Soleil sur le paysage accentue les reliefs au maximum.

Platon (nommé ainsi par l’Union Astronomique Internationale en l’honneur du célèbre philosophe grec) est une plaine murée (un ancien cratère d’impact qui a été en partie comblé par des écoulements de lave). Cette plaine a un diamètre de 100 kilomètres de diamètre et se situe au nord-est de la mer des Pluies (Mare Imbrium). En raison de son albédo très sombre (le fond du cratère est plus foncé que les mers environnantes), Platon est également surnommé le Grand Lac Noir. Ses remparts s’élèvent 2.000 mètres au-dessus du fond de l’arène. Sur la bordure OUEST du cratère (bord gauche sur l’image), une partie du rempart en forme de triangle s’est effondrée.

En quittant Platon en direction de l’EST, vous verrez courir une jolie faille (Rima) au nord de Montes Alpes. Un peu plus au SUD Vallis Alpes ressemble à une longue cicatrice de 166 km de long avec une largeur maximale de 10 km. Elle coupe le massif des Montes Alpes (dont les sommets s’élèvent de 1.800 à 2.400 mètres d’altitude) et relie le bassin de Mare Imbrium à Mare Frigoris (la Mer du Froid). Les observateurs armés de gros télescopes pourront tenter d’apercevoir, quand l’atmosphère terrestre est calme, une petite crevasse de 600 mètres de large (le lit d’une très ancienne rivière de lave) qui serpente sur toute la longueur au fond de Vallis Alpes.

Les mers environnantes peuvent également faire l’objet d’une intéressante exploration visuelle. Mare Frigoris compte un joli cratère de 22 kilomètres en forme de bol, Protagoras (nom d’un philosophe grec). Mais c’est dans Mare Imbrium que vous découvrirez les plus belles formations. Les Monts Ténériffe s’étendent sur près de 110 kilomètres et culminent à 2.400 mètres. C’est également l’altitude de Pico, une montagne isolée dont les pentes réfléchissent fortement la lumière solaire. Ces sommets sont tout ce qui reste d’un ancien rempart dont la plus grande partie a disparu lorsque la lave a comblé la Mer des Pluies il y a très longtemps. Ils doivent leur nom à l’astronome écossais Piazzi Smyth en souvenir de son séjour dans les Îles Canaries où il effectua des observations astronomiques en altitude.

PS : sur les images de cet article la Lune est orientée telle qu’elle apparaît à l’œil nu, dans une paire de jumelles ou une longue-vue terrestre. Dans une lunette ou un télescope les images sont renversées (SUD en haut et EST à gauche).

Carte de localisation de ce premier paysage lunaire à explorer. © Sky Publishing Corp

Cliché extrait d’une vidéo réalisée à l’aide d’un boîtier Canon 600D placé derrière un télescope Maksutov 150/1800. © Alain Brodin

 

Jean-Baptiste Feldmann, CIELMANIA

Paysages lunaires à explorer (1) : Platon et Vallis Alpes

Paysages lunaires à explorer (1) : Platon et Vallis Alpes

Une simple lunette astronomique ou un petit télescope permettent de merveilleuses observations lunaires. Découvrons la région de Platon et Vallis Alpes.

Trop souvent délaissée, la Lune est un sujet d’observations astronomiques infinies. Son diamètre apparent et son éclat permettent à tous les débutants d’y pointer facilement un instrument. Si une paire de jumelles bien calée offre déjà de belles possibilités, l’emploi d’une lunette astronomique ou d’un petit télescope vous ouvrent les portes d’un monde minéral étonnant où les reliefs changent d’aspect tout au long de la lunaison (les ombres s’allongent ou raccourcissent selon la hauteur du Soleil).

Cette première chronique dédiée aux paysages lunaires nous entraîne dans l’hémisphère nord de notre satellite naturel, du côté de Platon et Vallis Alpes, une région à observer aux alentours des 9ème et 22ème jours de la lunaison. C’est à ces époques que l’éclairage rasant du Soleil sur le paysage accentue les reliefs au maximum.

Platon (nommé ainsi par l’Union Astronomique Internationale en l’honneur du célèbre philosophe grec) est une plaine murée (un ancien cratère d’impact qui a été en partie comblé par des écoulements de lave). Cette plaine a un diamètre de 100 kilomètres de diamètre et se situe au nord-est de la mer des Pluies (Mare Imbrium). En raison de son albédo très sombre (le fond du cratère est plus foncé que les mers environnantes), Platon est également surnommé le Grand Lac Noir. Ses remparts s’élèvent 2.000 mètres au-dessus du fond de l’arène. Sur la bordure OUEST du cratère (bord gauche sur l’image), une partie du rempart en forme de triangle s’est effondrée.

En quittant Platon en direction de l’EST, vous verrez courir une jolie faille (Rima) au nord de Montes Alpes. Un peu plus au SUD Vallis Alpes ressemble à une longue cicatrice de 166 km de long avec une largeur maximale de 10 km. Elle coupe le massif des Montes Alpes (dont les sommets s’élèvent de 1.800 à 2.400 mètres d’altitude) et relie le bassin de Mare Imbrium à Mare Frigoris (la Mer du Froid). Les observateurs armés de gros télescopes pourront tenter d’apercevoir, quand l’atmosphère terrestre est calme, une petite crevasse de 600 mètres de large (le lit d’une très ancienne rivière de lave) qui serpente sur toute la longueur au fond de Vallis Alpes.

Les mers environnantes peuvent également faire l’objet d’une intéressante exploration visuelle. Mare Frigoris compte un joli cratère de 22 kilomètres en forme de bol, Protagoras (nom d’un philosophe grec). Mais c’est dans Mare Imbrium que vous découvrirez les plus belles formations. Les Monts Ténériffe s’étendent sur près de 110 kilomètres et culminent à 2.400 mètres. C’est également l’altitude de Pico, une montagne isolée dont les pentes réfléchissent fortement la lumière solaire. Ces sommets sont tout ce qui reste d’un ancien rempart dont la plus grande partie a disparu lorsque la lave a comblé la Mer des Pluies il y a très longtemps. Ils doivent leur nom à l’astronome écossais Piazzi Smyth en souvenir de son séjour dans les Îles Canaries où il effectua des observations astronomiques en altitude.

PS : sur les images de cet article la Lune est orientée telle qu’elle apparaît à l’œil nu, dans une paire de jumelles ou une longue-vue terrestre. Dans une lunette ou un télescope les images sont renversées (SUD en haut et EST à gauche).

Photo 1 : carte de localisation de ce premier paysage lunaire à explorer. © Sky Publishing Corp.

Photo 2 : cliché extrait d’une vidéo réalisée à l’aide d’un boîtier Canon 600D placé derrière un télescope Maksutov 150/1800. © Alain Brodin

Jean-Baptiste Feldmann, CIELMANIA

 

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