LE MAGAZINE DES SCIENCES DE L’UNIVERS EN AFRIQUE
Quand les trous noirs modèlent les galaxies

Quand les trous noirs modèlent les galaxies

On sait maintenant, après une discussion qui a duré plus de vingt ans, pourquoi la masse des trous noirs centraux des galaxies est corrélée à celle de leur galaxie hôte. C’est parce que leurs vents et leurs jets chauffent le gaz du halo et arrêtent la formation de nouvelles étoiles à leur périphérie. Ce phénomène est considéré comme une « rétroaction » de la part du trou noir central.

La galaxie NGC 1232 est vue de face, ce qui permet d’identifier ses différentes parties. Le trou noir central, dans le noyau d’une galaxie, a peu d’influence gravitationnelle, mais s’il émet des jets, ceux-ci peuvent inhiber la formation d’étoiles dans le bulbe et se propager jusque dans le halo. (© ESO)

 

Les galaxies sont constituées de différentes régions. En leur centre, on trouve un trou noir géant, dont la masse peut atteindre des milliards de masses solaires. Cet espace central, appelé le noyau, est minuscule à l’échelle de la galaxie ; il se trouve dans une région beaucoup plus vaste, de forme arrondie ou elliptique, appelée le bulbe [1]. La masse du bulbe est principalement dominée par les étoiles, bien qu’on y trouve aussi un peu de gaz et de poussières. Certaines galaxies, dites elliptiques, sont formées principalement d’un bulbe. D’autres ont un disque qui s’étend bien au-delà du bulbe, d’autres encore ont un disque dominé par des bras spiraux. Audelà encore des limites visibles de la galaxie se trouve le halo, comportant une matière très diffuse, mais totalisant une masse importante.

Les trous noirs centraux des galaxies peuvent être calmes, c’est-à-dire que presque rien ne tombe dedans, ou actifs et on parle alors de « quasars », quand de la matière y tombe. Avec les quasars, une partie de la matière précipitée vers le trou noir n’y tombe pas, elle est même violemment éjectée dans l’espace jusqu’au halo de la galaxie, sous la forme de jets (outflows en anglais) de matière très rapide.

Il a été observé à la fin des années 1990 que la masse des trous noirs géants au centre des galaxies de l’époque actuelle est d’environ un millième de la masse du bulbe. Puisque ce rapport de masses est négligeable, l’influence du trou noir via les forces de gravitation est faible ; on s’est donc demandé comment pouvait s’établir une telle corrélation entre masse du trou noir et masse des étoiles, très loin alentour. La réponse est venue en considérant les jets de matière associés aux trous noirs actifs : ils empêchent la matière de s’accumuler dans le bulbe et s’opposent à la formation de nouvelles étoiles. On appelle ce mécanisme « la rétroaction ».

La question se pose pour les galaxies lointaines : subissent-elles également cette « rétroaction » ? Ce qui signifierait que de nombreuses galaxies ont été empêchées de grossir tôt dans leur existence et sont demeurées bloquées depuis cette époque. Les simulations cosmologiques que l’on fait actuellement tiennent compte de la présence de quasars envoyant des jets dans les régions périphériques de la galaxie. Un trou noir actif chaufferait le halo, empêchant ainsi son gaz de se condenser sous l’effet du froid et de former de nouvelles étoiles. Cependant, aucune preuve définitive n’a été établie concernant ce processus.

Au cours de la dernière décennie, les relevés de galaxies ont amélioré notre compréhension des flots pendant l’époque de formation stellaire, et il semble que les trous noirs actifs les plus lumineux de z compris entre 1 et 3 possèdent des flots généralement présents dans une petite fraction de galaxies. Ces valeurs de z correspondent à des temps de regard en arrière de 10 à 12 milliards d’années (fig. 1).

1. Relation entre le décalage vers le rouge ou redshift et le temps de regard en arrière.

 

Mais ces flots sont-ils assez puissants pour bloquer la formation d’étoiles dans leur galaxie ? Des mesures basées sur les émissions optiques traçant le gaz chaud suggèrent que la plupart des f lots enlèvent du gaz moins rapidement qu’il n’est consommé par la formation d’étoiles. Au contraire, dans l’ultraviolet, des raies spectrales en absorption suggèrent que les flots ont des masses du même ordre que celles nécessaires pour former des étoiles.

En fait, les observations basées sur une seule phase gazeuse très chaude ou chaude (107 à 104 degrés) donnent une idée très incomplète de la quantité de gaz disponible dans les flots.

Or, il s’avère que la sensibilité exceptionnelle du JWST dans l’infrarouge permet de détecter du gaz neutre et froid qui pourrait constituer la quantité nécessaire pour former des étoiles. C’est pourquoi une équipe internationale conduite par une chercheuse australienne du Centre d’astrophysique et du supercalculateur de l’université de technologies de Swinburne à Victoria, en Australie, a décidé d’utiliser les observations effectuées dans le Cycle 1 du programme du JWST [2]. Le Cycle 1 a permis de recueillir les spectres de plusieurs centaines de galaxies observées avec le spectrographe infrarouge NIRSpec. Les chercheurs ont ainsi pu obtenir des spectres depuis 3 000 jusqu’à 12 000 ångströms pour 113 galaxies massives ayant des redshifts compris entre z = 1,7 et z = 3,5 [1].

La grande nouveauté de cette étude a été de montrer la présence du doublet du sodium neutre Na I en absorption dans 30 des 113 galaxies. Ces deux raies à 5 895 et 5 889 ångströms, notées D1 et D2, sont très intenses dans les spectres des étoiles comme le Soleil ou plus froides. Elles sont malheureusement proches d’une raie de l’hélium en émission de longueur d’onde de 5 875 ångströms. Jusqu’alors, il était seulement possible de détecter le gaz ionisé qui ne suffisait pas à bloquer la formation des étoiles.

Les auteurs de l’article ont soigneusement modélisé la population stellaire et les raies du sodium et de l’hélium, ainsi que les autres raies en émission depuis l’ultraviolet jusqu’à l’infrarouge en utilisant les abondances solaires (fig. 2, p. 24). Ils ont constaté que la variation du rapport entre le sodium et le fer n’avait heureusement pas d’incidence sur les résultats. Le problème le plus difficile a été de s’assurer que la raie de Na I dépasse significativement la contribution des étoiles.

2. Spectre (corrigé du redshift) d’une galaxie de z = 1,81, obtenu avec l’instrument NIRSpec du JWST entre 3 800 et 6 700 Å. La résolution spectrale est R = 1 000. La courbe orange montre le continu stellaire ; les courbes magenta et bleue montrent les meilleurs modèles pour les raies en émission et le doublet Na I en absorption, respectivement. Le médaillon est un zoom de la région contenant la raie en émission de l’hélium et celle en absorption de Na I. (© Rebecca L. Davies et al., arXiv:2310.17939v2)

 

50 % des profils de Na I en absorption sont décalés vers le bleu d’au moins 100 km/s, ce qui prouve la présence de flots dirigés vers nous, donc vers l’extérieur. Les vitesses de ces flots, mesurées par le décalage vers le bleu des raies du Na I, sont typiquement de 200 à 1 000 km/s. Ils sont observés dans les galaxies les plus massives qui possèdent un trou noir actif, attesté par la présence et l’intensité des raies en émission. Et comme les supernovæ ne sont pas suffisantes pour provoquer les flots nécessaires à l’arrêt de la formation stellaire, c’est une forte indication que l’arrêt de la formation stellaire – s’il existe – serait causé par les trous noirs actifs. Une preuve en est donnée par le fait que les galaxies ayant une forte raie de Na I ont un grand rapport de luminosité des raies [NII]/Hα, typique des trous noirs très actifs.

Il est difficile de déterminer exactement le destin du gaz contenu dans ces flots de gaz froid, et il est possible que, dans la plupart des cas, il aille séjourner dans les halos des galaxies. Cependant, les éjections de gaz froid autour des trous noirs les plus actifs pourraient déclencher l’arrêt de la formation stellaire et maintenir la galaxie dans un état quiescent (c’est-à-dire sans taux élevé de création de nouvelles étoiles). Ces cas pourraient se produire fréquemment au-delà de redshifts de l’ordre de 2. Il est souhaitable que de telles études soient étendues à des échantillons plus importants de galaxies vieilles et massives.

 

Suzy Collin-Zahn Observatoire de Paris-PSL

Publié dans le n°185 de l’Astronomie

 

  1. Le bulbe est la partie la plus lumineuse des galaxies, la première que l’on distingue en les observant avec un petit télescope.
  2. Rebecca L. Davies et al., « JWST Reveals Widespread AGN-Driven Neutral Gas Outflows in Massive z ~ 2 Galaxies », arXiv:2310.17939v2 [astro-ph.GA].

 

 

 

A la découverte des astéroïdes doubles !!

A la découverte des astéroïdes doubles !!

Depuis de nombreuses années , la découverte d’astéroïdes double ou ayant un petit satellite devient finalement courant. On estime qu’à l’heure actuelle, il y a au moins 30% des astéroïdes qui sont doubles voir triples. Dans ce cadre , à l’observatoire de Besely près de Mahajunga à Madagascar, nous avons participé à ce type de découvertes. Sur les mois de juillet, août et septembre, nous avons observé sur plusieurs nuits , trois astéroïdes candidats. Ce programme est dirigé par un chercheur tchèque, Petr Pravec de l’observatoire d’Ondrejov (33km du centre de Prague).

Détection d’un des astéroides

 

Les observations ont consisté à  prendre des images à intervalle régulier (typiquement des poses unitaires de 5min) sur ces objets. En analysant, la variation de luminosité de l’astéroïde au cours de la session d’observation, on en obtient une courbe de lumière qui nous donne la période de rotation de l’objet concerné. C’est dans ces courbes de lumière que nous cherchons des petites variations qui trahissent la présence du satellite. Les données produites doivent permettent d’obtenir une incertitude sur les mesures de magnitude de quelques centièmes. Nous en reproduisons un exemple ici. Bien entendu, ces résultats sont obtenus avec la collaboration de plusieurs observatoires , qu’ils soient amateurs ou professionnels.

Variation de la magnitude de l’astéroide

 

Arnaud Leroy, Uranoscope de l’Ile de France

Les circulaires annonçant les découvertes :

(3969) ROSSI Benishek, Belgrade Astronomical Observatory; P. Pravec, Ondrejov Observatory; A. Leroy, Observatoire de Besely, Ecole du Monde, Mahajanga, Madagascar; and R. Durkee, Shed of Science South Observatory, Pontotoc, TX, USA, report that photometric observations taken with a 0.35-m telescope at the Sopot Observatory in Serbia, a 0.36-m telescope at the Observatoire de Besely, and a 0.50-m telescope at the Shed of Science South Observatory during Aug. 13-Sept. 8 reveal that minor planet (3969) is a binary system with an orbital period of 19.365 ± 0.004 hr.  The primary shows a period of 2.88972 ± 0.00008 hr and has a lightcurve amplitude of 0.13 mag at solar phases 1-8 degrees, suggesting a nearly spheroidal shape.  Mutual eclipse/occultation events that are 0.08 to 0.16 magnitude deep indicate a secondary-to-primary mean-diameter ratio of 0.28 ± 0.02.

2024 September 17                (CBET 5449)              Daniel W. E. Green » [2024-09-18 05:53, Ondrejov]

 

(7930) 1987 VD Benishek, Belgrade Astronomical Observatory; P. Pravec, P. Kusnirak, and P. Fatka, Ondrejov Observatory; K. Ergashev, O. Burkhonov, and Sh. Ehgamberdiev, Ulugh Beg Astronomical Institute, Tashkent, Uzbekistan; A. Leroy, Observatoire de Besely, Ecole du Monde, Mahajanga, Madagascar; R. Durkee, Shed of Science South Observatory, Pontotoc, TX, USA; and N. Ruocco, Osservatorio Astronomico Nastro Verde, Sorrento, Italy, report that photometric observations taken with a 0.35-m telescope at the Sopot Observatory in Serbia, a 0.6-m telescope at Maidanak Observatory in Uzbekistan, a 0.36-m telescope at the Observatoire de Besely, a 0.50-m telescope at the Shed of Science South Observatory, and a 0.35-m telescope at the Osservatorio Astronomico Nastro Verde during July 17-Sept. 11 reveal that minor planet (7930) is a binary system with an orbital period of 14.615 ± 0.005 hr.  Mutual eclipse/occultation events that are 0.07 magnitude deep indicate a lower limit on the secondary-to-primary mean-diameter ratio of 0.26.  Superimposed to the eclipse/occultation lightcurve are two rotational lightcurves with periods 2.5746 ± 0.0002 hr and 5.5600 ± 0.0008 hr, with amplitudes of 0.10 and 0.07 mag, respectively; their behavior in the mutual events — they are present with unchanged shapes during the events — indicates that none of them belongs to the eclipsing/occulting secondary.  This suggests that, while one of the short periods belongs to the primary, the other belongs to a third body in the system (compare with other cases of this kind in Pravec et al. 2016, Icarus 267, 267; and Pravec et al. 2019, Icarus 333, 429).

2024 September 15                (CBET 5446)              Daniel W. E. Green » [2024-09-16 06:07, Ondrejov]

Le volcanisme durable d’Io

Le volcanisme durable d’Io

Io, le satellite galiléen le plus proche de Jupiter, est animé d’une intense activité volcanique. Une étude basée sur les rapports isotopiques du soufre et du chlore contenus dans son atmosphère suggère que cette activité a sans doute démarré peu après la formation d’Io.

 

1. Io vu par la sonde Juno en octobre 2023. Cette image met notamment en évidence 3 pics volcaniques dans la région du pôle Nord (en haut de l’image) qui n’avaient pas été observés jusqu’à présent. (© NASA/JPL-Caltech/SwRI/MSSS)

 

Io, le satellite galiléen le plus proche de Jupiter, se déplace autour de cette planète sur une orbite légèrement excentrique. À peine plus gros que notre Lune (1821 km de rayon), sa masse volumique moyenne élevée (3 530 kg/m3) montre que, contrairement à ses compagnons (Europe, Ganymède et Callisto), il ne contient pas de glaces: il est uniquement formé de roches et de métaux. On sait aussi qu’Io est différencié, c’est-à-dire qu’il se divise en un noyau composé de fer (auquel il faut sans doute ajouter une grande quantité de soufre, jusqu’à 25 % en masse), un manteau rocheux et, en surface, une croûte, également rocheuse. Io se distingue enfin (et surtout) par l’activité volcanique particulièrement intense qui anime sa surface. Révélée en 1979 par la sonde Voyager 1, cette activité a été amplement confirmée par les missions suivantes, notamment Galileo. Plus de 400 volcans associés soit à un volcanisme explosif (à l’origine des panaches observés par Voyager 1), soit à l’épanchement de coulées de lave ont ainsi été mis en évidence à la surface d’Io. Le volcanisme explosif se manifeste par des panaches pouvant atteindre quelques centaines de kilomètres d’altitude. Ceux-ci résultent du dégazage du soufre dissous dans les magmas qui arrivent en surface. Les gaz soufrés entraînent avec eux des fragments de roches silicatées (pyroclastes), l’ensemble se redéposant en cercles concentriques de couleur rouge pour le soufre et noire pour les pyroclastes. Les coulées de lave sont, de leur côté, émises depuis de grandes dépressions (appelées paterae) ou depuis des fractures situées dans les plaines. Elles sont composées de soufre et de silicates riches en magnésium et en fer.

Cette activité volcanique est directement liée aux forces de marée très intenses que Jupiter exerce sur son satellite [1], forces qui sont elles mêmes rendues possibles par le fait que l’orbite d’Io est excentrique. Io est ainsi constamment déformé, ce qui produit de fortes frictions dans sa croûte et dans son manteau. La dissipation d’énergie qui en résulte est suffisante pour entraîner une élévation de la température provoquant une fusion partielle de la croûte et du manteau. Toutefois, avec le temps, l’orbite d’Io aurait dû se circulariser. Si l’excentricité de cette trajectoire reste importante aujourd’hui, c’est à la faveur de résonances orbitales entre Io, Europe et Ganymède. Or, il semblerait que ces résonances aient été acquises lors de la formation de ces satellites. Si tel est le cas, le volcanisme qui anime la surface d’Io pourrait être très ancien et avoir démarré peu après la formation de ce satellite. Une étude basée sur l’analyse de la composition isotopique de l’atmosphère d’Io vient conforter cette hypothèse [2].

2. Carte d’intensité des raies d’émission du SO2 (en haut) et du NaCl (en bas) dans l’atmosphère d’Io pour les isotopes 32S du soufre et 35Cl du chlore (à gauche), et 34S du soufre et 37Cl du chlore (à droite).
(© de Kleer et al., 2024)

 

 

LE MESSAGE DES RAPPORTS ISOTOPIQUES

Pour mieux comprendre les processus ayant affecté la surface, l’intérieur ou l’atmosphère d’une planète, les géochimistes ont souvent recours aux rapports isotopiques, c’est-à-dire aux rapports d’abondance entre les isotopes d’un même élément chimique. Rappelons que les isotopes d’un élément donné sont des atomes qui possèdent le même numéro atomique (qui définit l’élément en question), mais une masse différente due à une différence dans le nombre de neutrons qu’ils comportent. Certains de ces isotopes sont instables (ils se désintègrent par radioactivité), et peuvent être utilisés pour dater les roches. Les isotopes stables, pour autant qu’ils ne soient pas eux-mêmes le produit d’une chaîne de dés- intégration radioactive, apportent eux aussi de précieux renseignements. En effet, certains processus physiques ou chimiques peuvent conduire au fractionnement, c’est- à-dire à la séparation en plusieurs réservoirs, de ces isotopes. L’analyse de leurs rapports d’abondance dans un environne- ment ou un système donné permet alors d’identifier les processus ayant affecté ce système, ainsi que la longévité de ces processus. Cela suppose bien sûr de connaître le rapport isotopique initial. Dans le cas des objets du Système solaire, les rapports isotopiques de départ de certains éléments sont susceptibles de varier d’un objet à un autre, car les conditions de formation des planètes peuvent, elles aussi, conduire à des fractionnements isotopiques. Pour de nombreux éléments, les rapports isotopiques mesurés dans les météorites chondritiques donnent toutefois une bonne idée des rapports initiaux. Revenons à l’évolution des planètes. Le dégazage lié au volcanisme et l’échappement gravitationnel font partie des processus de fractionnement, car ils affectent préférentiellement les isotopes les plus légers d’un élément particulier. Le soufre présent dans les magmas, par exemple, possède trois isotopes stables, dont le 32S, le plus abondant, et le 34S. Les panaches volcaniques dégazent préférentiellement le 32S, qui est plus léger. Parallèlement, le magma résiduel s’enrichit en 34S. Au bout d’un certain temps, et en comparaison des gaz relâchés auparavant, les panaches issus du magma plus évolué seront eux aussi enrichis en 34S. En conséquence, si, comme dans le cas d’Io, les gaz volcaniques s’échappent vers l’espace au lieu de s’accumuler dans l’atmosphère, le rapport isotopique 34S/32S de cette atmosphère doit augmenter au cours du temps. Un processus similaire affecte les isotopes 35Cl et 37Cl du chlore. Les valeurs atmosphériques de ces rapports isotopiques, pour peu que l’on puisse les mesurer, fournissent alors une estimation de la longévité de l’activité volcanique.

 

Des rapports isotopiques très élevés

Io possède une fine atmosphère alimentée par les gaz des panaches volcaniques, phénomène aussi appelé dégazage. La composition de cette atmosphère est dominée par le dioxyde et le monoxyde de soufre (SO2 et SO). On y trouve également des molécules comme les chlorures de sodium et de potassium (NaCl et KCl), ainsi que du soufre et de l’oxygène atomiques. La faible gravité d’Io ne permet pas à ces gaz de s’accumuler pour former une atmosphère épaisse. Ils finissent donc par s’échapper dans l’espace. D’un autre côté, l’activité volcanique permet de réalimenter l’atmosphère en permanence, et donc de maintenir une fine couche de gaz autour d’Io. Toutefois, on s’attend à ce que la composition isotopique (c’est-à-dire, pour un élément chimique donné, les rapports d’abondance entre les différents isotopes de cet élément) de ces gaz varie au cours du temps (voir encadré). Plus précisément, dans le cas d’Io, les rapports d’abondance entre les isotopes 34S et 32S du soufre (34S /32S) et les isotopes 37Cl et 35Cl du chlore (37Cl/35Cl) doivent, en principe, augmenter avec le temps, car les isotopes 32S et 35Cl, plus légers, ont plus de chance que le 34S et le 37Cl d’être entraînés par les panaches volcaniques et de s’échapper vers l’espace. Plus le démarrage de l’activité volcanique est ancien et plus celle-ci est durable, plus ces rapports seront élevés.

3. Les rapports isotopiques du soufre (34S/32S, A) et du chlore (37S/35S, B) dans l’atmosphère d’Io sont nettement plus élevés que sur Terre (Earth) et dans les autres objets du Système solaire, ainsi que dans les météorites chondritiques (OC). Les magmas dont sont issus les panaches volcaniques d’Io sont ainsi fortement enrichis en isotope 34S du soufre et 37C du chlore, signe que le volcanisme d’Io a démarré très tôt dans l’histoire de ce satellite et qu’il est resté actif depuis ce temps-là. (© de Kleer et al., 2024)

 

Avec ce raisonnement à l’esprit, une équipe de chercheurs de l’Institut technologique de Californie (Caltech) a mesuré les rapports isotopiques du soufre et du chlore dans l’atmosphère d’Io. Pour cela, ils ont cartographié l’intensité des raies d’émission liées aux modes de rotation de quatre molécules (SO2, SO, NaCl et KCl ; fig. 2) à l’aide du radiotélescope ALMA (Atacama Large Millimeter Array). La gamme de longueurs d’onde explorée, autour de 0,7 mm, permet d’observer les signatures des molécules composées par les différents isotopes du soufre et du chlore (par exemple, 32SO2 et 34SO2 ou Na35Cl et Na37Cl). Les rapports d’abondance entre ces isotopes sont ensuite déduits des rapports d’intensité entre les raies observées. Les valeurs mesurées, 0,0595 ± 0,0038 pour 34S /32S et 0,403 ± 0,028 pour 37Cl/35Cl, sont très élevées en comparaison de ce qui est observé dans la plupart des autres objets du Système solaire, notamment sur Terre, sur la Lune et dans les météorites chondritiques (fig. 3). Ce résultat suggère que l’activité volcanique d’Io est très ancienne. Selon les auteurs de cette étude, elle pourrait même avoir démarré peu de temps après la formation d’Io, il y a près de 4,57 milliards d’années. De plus, Io aurait déjà perdu de 94 à 99 % du soufre contenu dans son manteau. Cette estimation est compatible avec l’idée qu’Io s’est formé à partir de météorites de type L et LL [3], et qu’une grande partie du soufre apporté par ces météorites (de 80 à 97 %) est stockée dans le noyau d’Io. Par ailleurs, elle repose sur l’hypothèse que par le passé, la perte de soufre a pu varier dans une fourchette de 0,5 à 5 fois sa valeur actuelle. Autrement dit, il est possible (et même probable) qu’au cours de son histoire, l’activité volcanique d’Io ait été encore plus intense qu’elle ne l’est aujourd’hui.

 

Frédéric Deschamps IESAS, Taipei, Taïwan

Publié dans le n°185 de l’Astronomie

 

  1. Lire à ce sujet l’article d’Yves Rogister dans le numéro 183 de juin 2024 de l’Astronomie.
  2.  de Kleer K. et al., « Isotope evidence of long-lived volcanism on Io », Science, 384, 2024, 682-687.
  3.  Les météorites L et LL sont des chondrites ordinaires, c’est-à-dire des météorites rocheuses qui n’ont pas été modifiées par des processus de fusion ou de différenciation. Les chondrites L et LL représentent respectivement environ 35 % et 8 à 9 % de l’ensemble des météorites connues.

 

Retour sur l’Assemblée Générale de l’UAI 2024 : Un événement historique en Afrique

Retour sur l’Assemblée Générale de l’UAI 2024 : Un événement historique en Afrique

Pour la première fois depuis sa création il y a 105 ans, l’Assemblée Générale de l’Union Astronomique Internationale (UAI) s’est tenue en Afrique, marquant une étape clé pour le continent dans le domaine de l’astronomie. Du 6 au 15 août 2024, plus de 2 500 astronomes professionnels venant de 109 pays se sont réunis au Cap, en Afrique du Sud, pour participer à ce qui est la plus grande conférence mondiale dédiée à l’astronomie.

 

 

Un programme scientifique riche et inclusif pour une large audience

Les participants à la conférence ont assisté à un programme diversifié, comprenant 6 symposiums, 12 focus meetings, ainsi qu’une multitude d’autres sessions et ateliers organisés par les bureaux, divisions et groupes de travail de l’IAU. Parmi les intervenants, Bernie Fanaroff, responsable du projet de candidature pour le Square Kilometre Array (SKA), a présenté un historique détaillé de cette grande infrastructure astronomique en Afrique du Sud, tout en mettant en lumière un programme éducatif visant à encourager les étudiants locaux à s’engager dans des carrières scientifiques. D’autres conférenciers invités ont partagé les récentes découvertes sur les exoplanètes grâce au télescope spatial James Webb (JWST), ainsi que des avancées majeures en cosmologie, comme les simulations hydrodynamiques cosmologiques. 

Cette édition de l’Assemblée Générale s’est démarquée par plusieurs initiatives novatrices, notamment l’ouverture de certaines sessions au grand public. Grâce à cette démarche, de nombreuses conférences ont été diffusées en direct ou en différé sur YouTube, rendant ainsi la science plus accessible à tous. Les organisateurs ont veillé à rendre les discussions inclusives et accessibles, couvrant une vaste gamme de thématiques en astronomie, instrumentation, sciences planétaires et cosmologie, ainsi que des enjeux sociétaux tels que la lutte contre la pollution lumineuse, l’astronomie pour l’équité et l’inclusion, ou encore la collaboration entre professionnels et amateurs.

Une contribution africaine remarquée

La contribution des chercheurs africains a été l’un des points forts de cette Assemblée Générale. À titre d’exemple, les chercheurs marocains ont joué un rôle clé en présidant l’organisation du symposium intitulé Planetary Science and Exoplanets in the Era of James Webb Space Telescope (IAUS393). Ils ont également co-présidé deux focus meetings : L’exploitation des télescopes optiques terrestres : une opportunité pour l’astronomie émergente en Afrique (FM1) et Le potentiel pédagogique des observatoires à distance pour les universités et les lycées (FM10). Ces exemples illustrent la participation active et croissante des chercheurs africains à l’échelle internationale.

 

 

Des figures emblématiques au rendez-vous

L’Assemblée Générale de l’UAI a accueilli des personnalités de renom, telles que Dr. Sian Proctor, première femme afro-américaine à piloter une mission spatiale lors de l’expédition Inspiration4. Elle a donné une conférence publique, suivie d’une session de questions-réponses.

Le lauréat du prix Nobel de physique 2011, Dr. Brian Schmidt, connu pour ses travaux sur l’accélération de l’expansion de l’univers, a participé à une interview diffusée lors d’une émission spéciale du podcast Cosmic Savannah, permettant au public d’en apprendre davantage sur ses découvertes révolutionnaires.

Parmi les autres événements ouverts au public, il y a eu des rencontres avec Mae Jemison, première femme afro-américaine à voyager dans l’espace, ainsi qu’une exposition d’art intitulée Cosmic Echoes, présentée par l’Observatoire Square Kilometre Array (SKAO), mêlant art et science avec des œuvres d’artistes autochtones d’Australie et d’Afrique du Sud.

Un autre moment marquant a été la projection du film Rising Star au Planétarium Iziko, qui met en lumière les télescopes SALT et MeerKAT, permettant aux visiteurs de découvrir ces instruments phares de l’astronomie africaine. En outre, de jeunes élèves ont eu la chance de poser leurs questions à l’astronaute Sunitha Williams lors d’un contact radio en direct avec la Station Spatiale Internationale.

 

 

Témoignages de chercheurs africains

De nombreux chercheurs africains ont partagé leur enthousiasme à propos de cet événement historique. Voici quelques-uns de leurs témoignages :

Dr. Salma Sylla Mbaye – Institut de Technologie Nucléaire Appliquée, Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Sénégal :
« L’assemblée générale (AG) de l’UAI est pour moi une expérience unique, fascinante car elle permet de rencontrer la majorité de la communauté astronome internationale évoluant dans toute la sphère de l’astronomie et de l’astrophysique. Le fait que ça se passe pour la première fois en Afrique avec un succès remarquable est une grande fierté et montre que le continent est sur la bonne trajectoire dans le développement de l’astronomie et des sciences spatiales. C’était une meilleure opportunité de participer à plusieurs activités touchant la recherche, l’éducation, la technologie et la vulgarisation dans le domaine de l’astronomie et des sciences spatiales. J’ai eu la chance de participer à un des ateliers sur le traitement des données de la mission de JWST. » Salma Sylla Mbaye a également présenté une communication intitulée : Training of Astronomy Club Leaders in Senegal : ORION Astro Lab Project.

Prof. Jamal Mimouni – Université Mentouri, Constantine, Algérie :

Voir l’Assemblée Générale se tenir en Afrique a été un moment de grande fierté pour Prof. Mimouni. L’importance de la participation africaine et le caractère innovant de l’événement étaient particulièrement marquants pour lui. « J’ai eu l’opportunité de présenter plusieurs communications », dit-il, dont l’une portait sur les actions de médiation astronomique à travers l’Afrique et une autre sur Le dramatique statut de l’Astronomie et de l’Enseignement Supérieur à Gaza et en Cisjordanie.

Prof. Zouhair Benkhaldoun – Directeur de l’Observatoire de l’Oukaimeden, Maroc :
« Ce que j’ai le plus apprécié, c’est l’implication grandissante de la communauté marocaine des astronomes au sein de l’UAI. Avec 25 participants marocains présents, nous avons battu un record. Ceci étant dû à un effort particulier du LOC et de son comité « Africa » que je coordonnais moi-même pour octroyer un maximum de bourses pour les participants Africains. 

Zouhair Benkhaldoun a participé à l’Assemblée Générale de l’UAI avec plusieurs casquettes. En tant que président du symposium IAUS393, il a présenté les résultats du télescope TRAPPIST Nord dans le domaine des exoplanètes, comètes et astéroïdes. Il a également été invité à donner deux autres communications : la première sur le fonctionnement en robotique et à distance de l’Observatoire de l’Oukaimeden lors du focus meeting FM1, et la seconde, dans le cadre des D days de la division C, retraçant la success story de l’observatoire comme une expérience inspirante pour d’autres pays africains. En plus de ces interventions, Prof. Benkhaldoun a activement participé aux travaux du centre IAU-CPS, en particulier sur l’impact des satellites artificiels sur les observations astronomiques. Il a également contribué aux discussions de la commission C sur la protection du ciel contre la pollution lumineuse, soulignant ainsi son engagement pour la préservation des conditions d’observation optimales.

 

 

Une Assemblée marquante 

L’Assemblée Générale 2024 de l’UAI restera gravée dans l’histoire non seulement pour avoir été la première à se dérouler en Afrique, mais aussi pour avoir rassemblé des astronomes du monde entier dans une démarche de partage et d’inclusion. 

Les témoignages recueillis soulignent l’importance de ce genre d’événements pour la communauté scientifique africaine et le rôle croissant que le continent joue dans l’astronomie mondiale. 

Pour plus d’informations sur le programme et les événements de l’Assemblée Générale, consultez le site officiel : https://astronomy2024.org et retrouvez les conférences diffusées sur YouTube : https://www.youtube.com/@IAUGeneralAssembly2024.

 

par Meriem El Yajouri – Institut d’Astrophysique Spatiale

 

Festival d’Astronomie: “Majunga Sous les Étoiles”, la 2eme édition!

Festival d’Astronomie: “Majunga Sous les Étoiles”, la 2eme édition!

La deuxième édition du Festival d’Astronomie : « Majunga sous les étoiles », qui s’est déroulée du 11 au 14 juillet 2024, a connu un succès éclatant en touchant un public plus large et varié que lors de sa première édition. Organisé par l’Alliance Française de Mahajanga en collaboration avec l’association d’astronomie Haikintana, la Société Astronomique de France (SAF) et l’Africa Initiative for Planetary and Space Sciences (AFIPS), cet événement a été l’occasion d’allier science, découverte et passion pour l’astronomie, le tout dans un cadre convivial. Grâce à la collaboration de figures de la communauté scientifique et des médias, le festival a permis de rendre le ciel étoilé de Majunga accessible à tous, des habitants des régions rurales aux étudiants universitaires.

 

Les enfants de l’Ecole du Monde Madagascar avec Margaux, David Baratoux, Sylvain Bouley et Jean Phillipe Uzan

Une expérience immersive sur quatre jours

Contrairement à la première édition, le festival s’est étendu sur quatre jours, avec des activités réparties entre Mahajanga et des villages voisins. Cela a permis de toucher des communautés éloignées des centres urbains, apportant la science directement aux populations locales.

Jour 1 : Ateliers et Observations avec la Forêt Retrouvée à Mangaroa

Le festival a démarré dans le village de Mangaroa, avec des ateliers interactifs pour les enfants de l’école primaire publique. Encadrés par Haikintana Astronomy, ces ateliers incluaient la fabrication de cadrans solaires, l’observation du soleil, ainsi que des jeux éducatifs sur l’astronomie et la peinture d’une jolie fresque. Les enfants de l’École du Monde ont également offert une représentation théâtrale, écrite par Jean-Philippe Uzan, sur l’astéroïde Besely.

Les activités au village de Mangaroa

La journée s’est terminée par une observation nocturne de la Voie lactée, attirant non seulement les villageois de Mangaroa, mais aussi ceux des environs.

Observation avec les villageois de Mangaroa

Jour 2 : Événements à Mahajanga

Le deuxième jour du festival s’est concentré sur Mahajanga avec une matinée d’ateliers d’astronomie à l’orphelinat de Mangarivotra, où les enfants ont participé à des activités ludiques d’observation du soleil et de fabrication de cadrans solaires, suivit par une présentation de la pièce de théâtre par les enfants de l’École du Monde.

Visite de l’orphelinat de Mangarivotra

 

L’après-midi, des conférences passionnantes ont été proposées à l’Université de Mahajanga par le cosmologiste Jean-Philippe Uzan et les planétologues Sylvain Bouley et David Baratoux, offrant aux étudiants de la section science et aux curieux des éléments de réponses aux grandes questions en astrophysique sur l’origine de l’univers, des planètes et de la vie. Les enfants de l’École du Monde ont à nouveau enchanté le public avec une troisième représentation. La soirée s’est conclue par une observation de la Lune au bord de la mer de Mahajanga, accompagnée de la dernière représentation théâtrale du festival.

Jean-Philippe Uzan, David Baratoux et Sylvain Bouley lors de leurs conférences sur les Grandes questions de l’astrophysique à l’Université de Majunga

 

Observation de la Lune au bord de la mer avec l’équipe de l’association Haikintana

Jour 3 : Inauguration du Club d’Astronomie et Concours d’Astrophotographie

Le troisième jour a été marqué par plusieurs événements majeurs. En matinée, des ateliers d’astronomie ont été proposés au public de l’Alliance Française. Jean-Philippe Uzan a ensuite lu des extraits de son nouveau livre, « L’appel de l’univers« , aux enfants présents, créant un moment d’émerveillement pour eux.

 

Atelier cadran solaire et observation du ciel avec l’association Haikintana; Jean-Philippe Uzan lors de la lecture d’un extrait de son livre.

 

L’après-midi a été marquée par l’inauguration officielle du Club d’Astronomie Haikitana de l’Alliance Française de Mahajanga. Ce club, créé en avril 2024 par l’Alliance Française de Mahajanga et l’association Haikintana, a reçu un télescope, offert par la Société Astronomique de France grâce à un concours organisé par l’émission « Autour de la question » sur RFI et notre magazine l’Astronomie Afrique, qui permettra d’organiser des observations régulières tout au long de l’année.

Mégane Raharison avec Sylvain Bouley, et la photo du ciel qu’elle avait prise.

 

Un autre moment clé de cette journée a été la remise du télescope à Mégane Raharison, gagnante du concours de photo du ciel organisé par l’Alliance Française de Mahajanga. Ce concours a permis aux abonnés de la page Facebook de voter pour la plus belle photo du ciel étoilé de Mahajanga.

Observation au Village touristique

En soirée, le Club d’Astronomie fraîchement inauguré a réalisé sa première observation avec le grand public au village touristique avec leur tout nouveau télescope et ceux de l’association Haikintana.

 

Jour 4 : Observations à Antsanitia

Pour le dernier jour, le festival s’est déplacé à Antsanitia, où des observations du soleil ont été organisées à  l’Antsanitia Resort et dans l’école primaire publique du village.

Observation du soleil à l’Ecole Primaire Publique d’Antsanitia avec l’association Haikintana

 

En soirée, les villageois et les visiteurs de l’hôtel ont participé à une observation de la Lune, clôturant ainsi cette deuxième édition sous un très joli ciel étoilé.

Observation à l’Antsanitia Resort et au village d’Antsanitia.

 

Cette édition a bénéficié d’un soutien unique de la part de l’équipe de « Autour de la question » sur RFI, menée par Caroline Lachowsky, Caroline Filliette, et Thibault Baduel. Ces derniers ont suivi et documenté le festival tout au long de son déroulement, mettant en lumière les efforts déployés pour promouvoir l’astronomie à Madagascar. Leur émission du 23 juillet 2024, intitulée « Comment faire de l’astronomie à Madagascar ?« , a permis de partager l’expérience du festival avec un public international, contribuant à la visibilité croissante de cet événement scientifique et humain unique.

Le festival « Majunga sous les étoiles » s’impose ainsi non seulement comme une plateforme de vulgarisation scientifique à Madagascar, mais aussi comme un vecteur d’inspiration pour la jeunesse malgache. Le succès grandissant de cette initiative annonce une troisième édition encore plus ambitieuse en 2025!

Andoniaina Rajaonarivelo, Haikintana Astronomy et Cyprianna Iarson, Club d’astronomie AFM-Haikintana

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