De nombreux travaux de recherche scientifique ont été réalisés à l’aide du télescope Reynolds de 30 pouces (~75cm) en Égypte depuis 1907, et du télescope Kottamia de 1,88 m depuis 1964. Le télescope de Kottamia est le seul de cette taille au Moyen-Orient et le deuxième en Afrique. Suite à la construction de la nouvelle capitale administrative égyptienne tout près de l’observatoire de Kottamia, le gouvernement a accepté de construire un nouveau télescope plus grand sur un nouveau site, qui devrait avoir une ouverture de 6,5 mètres.
Bien que les grands télescopes terrestres modernes soient complexes et nécessitent des équipements de recherche coûteux, leur conception et leur efficacité dépendent en grande partie de leur emplacement. Le futur grand télescope optique égyptien (ELOT) devrait aider la communauté astronomique égyptienne et mondiale à combler le fossé d’observation entre l’Europe au nord et l’Afrique du Sud au sud, et entre l’Asie à l’est et le Chili à l’ouest. Pour maximiser l’importance de ce télescope, beaucoup de travail doit être fait pour faire correspondre la conception optique d’ELOT, ses instruments astronomiques et les caractéristiques optiques du site pour combler ce fossé.
Dans un premier temps, deux sites ont été sélectionnés, qui sont de bons candidats pour des sites astronomiques, sur la base de certains paramètres physiques et météorologiques utilisant des données satellitaires. L’idée est de construire le télescope là où la météo et l’absence de pollution lumineuse seront optimales pour les observations astronomiques. L’un de ces deux sites potentiels se trouve au sud de la péninsule du Sinaï et l’autre à l’ouest de la ville de Hurgada, sur le littoral de la mer Rouge. Les conditions météorologiques prévalant sur ces deux sites ont été étudiées. La deuxième étape consiste à caractériser ces deux sites à l’aide d’instruments spécifiques qui seront installés sur ces sites dans un avenir proche. Cependant, l’installation de ces instruments se heurte à des problèmes logistiques et à des difficultés qui permettront de passer à l’étape suivante.
Une étude préliminaire de la conception de l’ELOT a été réalisée récemment. Les cas scientifiques et les objectifs scientifiques d’ELOT doivent être définis et il est nécessaire de connaître les spécifications des instruments de première génération qui seront attachés au télescope.
L’Institut national de recherche en astronomie et géophysique (NRIAG) espère que la situation actuelle de difficultés économiques à laquelle l’Égypte et certains autres pays du monde sont confrontés n’affectera pas le soutien financier d’ELOT. Le NRIAG souhaite également obtenir un soutien scientifique pour ce grand projet astronomique de la part des pays occidentaux qui ont une grande expérience dans la construction de projets similaires.
Yosry Ahmed Azzam
Professeur, ingénieur
Institut national de recherche en astronomie et géophysique
Helwan, Le Caire, Égypte