LE MAGAZINE DES SCIENCES DE L’UNIVERS EN AFRIQUE

Genèse de l’école

En 2019, le projet intitulé Networking and Skilling in Astronomy (NetSkiAstr) a été sélectionné par le Bureau de l’Astronomie pour le Développement (OAD en anglais) basé en Afrique du Sud pour recevoir un financement.

Ces fonds sont destinés à l’organisation d’une école pour apprendre la programmation en Python via l’astronomie. L’expérience pédagogique innovante vise à former via l’astronomie à un outil utilisé dans de nombreux domaines scientifiques et de l’ingénierie. Cette école est aussi l’occasion de rassembler tous ceux qui participent à l’émergence de l’enseignement supérieur et de la recherche en astronomie au Sénégal.

La formation est initialement prévue en avril 2020, mais en raison de la pandémie de la covid-19, elle doit être reportée.

En 2021, plusieurs échanges et réunions en ligne auront lieu avec les différentes parties prenantes de l’école pour statuer sur la manière de réaliser cette école dans le contexte de pandémie persistante. Ces échanges incluent au niveau institutionnel: l’Institut de Technologies Nucléaires Appliquées (ITNA), le Laboratoire de Télédétection Appliquée (LTA) de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) , l’Association Sénégalaise pour la Promotion de l’Astronomie (ASPA) et l’Université Virtuelle du Sénégal (UVS). Ces échanges incluent également les formateurs, basés en Europe (Institut de Recherche pour le Développement, Observatoire de la Côte d’Azur, Observatoire de Paris, Géosciences Université Paris Saclay, Institut d’Astrophysique de Paris, Université d’Anvers). Il sera décidé au cours de ces rencontres de tenter une formation en hybride, avec les formateurs sénégalais en présentiel avec les étudiants, et les formateurs européens à distance. Ce mode hybride est rendu possible grâce à l’implication de l’Université Virtuelle du Sénégal, qui propose de mettre à disposition ses locaux et équipements pour le bon déroulement de l’école.

Ainsi deux jours de formation ont finalement eu lieu à l’UVS le 26 et 27 Mai 2021. L’école est annoncée via divers réseaux et au travers d’un site internet (https://astrosenegal.org)

Étant donné le mode hybride, le nombre de participants est limité à 20 étudiants, sélectionnés par le comité d’organisation pour plus de 60 candidats. La motivation pour l’apprentissage de Python est retenue comme critère, et une attention sera portée à la participation féminine.

La formation regroupe des participants venant de quatre universités différentes du Sénégal, UCAD, UVS, Université Gaston Berger de Saint Louis (UGB), Université Alioune Diop de Bambey (UADB), et également deux participants du Burkina Faso. La formation cible des participants de niveau Master dans les filières Sciences Technologies Ingénierie et Mathématiques (STEM en anglais).

Le contenu de la  formation a permis tout d’abord une initiation à Python, suivie par des travaux dirigés de photométrie en astronomie. Afin de transmettre l’intérêt de l’étude photométrique proposée, une demi-journée est consacrée à l’astronomie observationnelle. Les travaux dirigés permettent également de découvrir les modules de Python spécifique à l’astronomie (e.g. astropy). Les données d’observation utilisées sont obtenues du Centre Pédagogique Planète Univers (C2PU) grâce aux collègues de l’Observatoire de la Côte d’Azur.

Figure 1: Affiche dédiée à l’école

Déroulement de l’école

Le premier jour, avant le déroulement des sessions de formation, Dr Katrien Kolenberg donne une présentation de l’OAD (Office of Astronomy for Development) et de ses missions.

Figure 2: Présentation des missions de l’OAD

Ensuite une première session de formation proposée par Dr David Baratoux permet de découvrir les bases de la programmation python. Cette première partie offre l’opportunité aux participants de découvrir les environnements Jupyter Notebook et Spyder de la distribution Anaconda.

Cette session est co-animée avec Dr Mamadou N’Diaye et Dr Georges Kordopatis de l’OCA pour la gestion de la discussion via le zoom.

Figure 3: Découverte des environnements Spyder et Jupyter Notebook pour Python

La première matinée de la formation est clôturée par l’intervention de Dr Anne Verbiscer de la mission New Horizon de la NASA, et également Professeur à l’Université de la Virginie. Elle donne une intéressante présentation sur les occultations stellaires et les télescopes portables, et passe également en revue les missions d’occultation stellaire déjà effectuées au Sénégal, Arrokoth en 2018 et Polymèle en 2020.

Figure 4: intervention de la Dr Anne Verbiscer : Occultations et Télescopes Portables

Durant l’après-midi, Dr Eric Lagadec (OCA) présente un cours sur l’astronomie observationnelle. Il propose d’abord une introduction bien fournie sur les connaissances de base en astronomie, et ensuite il détaille les différentes étapes nécessaires pour les observations en astronomie.

Il est assisté par les formateurs Dr Michèle Gerbaldi (IAP) et Benoit Carry (OCA) pour la gestion de la discussion sur le zoom.

Figure 5: Session sur l’astronomie observationnelle

Le deuxième et dernier jour de l’école consiste à mettre en pratique les connaissances de la veille à travers l’analyse et le traitement de données d’observations astronomiques issues du C2PU. Ainsi la matinée est consacrée à des ateliers sur les différentes étapes de la réduction des données, et l’après midi est réservée à l’analyse photométrique des données. Ces sessions sont présentées par Dr Benoit Carry (OCA).

A la fin de l’école, des projets sont proposés pour permettre aux participants de travailler par petits groupes avec deux encadrants par groupe. Le projet consiste à reproduire la courbe de lumière de rotation d’un astéroïde grâce aux données de C2PU sur cinq nuits d’observations.

Toutes les sessions de l’école sont enregistrées et il est possible pour les participants de revoir les cours sur le site http://astrosenegal.org

Perspective

Vu l’enthousiasme des participants ainsi que les formateurs, nous projetons de faire une seconde école l’année prochaine, et souhaitons disposer du matériel pour permettre aux participants de faire des observations ainsi que des mesures au cours des ateliers. A long terme, nous souhaitons offrir tous les ans une école, si possible dans le cadre d’un module de master de l’Université Cheikh Anta Diop.

Dans les années à venir, nous espérons pouvoir étendre cette formation à l’échelle régionale avec la collaboration des autres pays de l’Afrique francophone.

Figure 6: Photo des participants de l’école sur le site de Dakar

Salma Sylla Mbaye (Université Cheikh Anta Diop)
Représentante du comité d’organisation de l’école

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