Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Zara Randriamanakoto, chercheuse postdoctorale à l’Observatoire astronomique sud-africain (Afrique du Sud). Je suis également maître de conférences invitée à l’Université d’Antananarivo, à Madagascar (mon pays d’origine).
Quel a été votre parcours pour devenir astronome?
J’ai fait mon premier cycle en physique, puis un BSc Honours en physique énergétique à l’Université d’Antananarivo. J’ai ensuite suivi des études de troisième cycle en astronomie et astrophysique (BSc Honours, Master puis Thèse de doctorat) à l’Université du Cap. J’ai obtenu mon doctorat en astronomie en 2015. Entre 2015 et 2018, j’ai été postdoc SKA dans cette même université.
Qu’est ce qui vous a amené à étudier l’astronomie?
J’ai étudié l’astronomie parce que c’était une opportunité à ne pas manquer et un défi que je voulais relever. Madagascar avait besoin de jeunes experts dans ce domaine étant donné son implication dans le projet SKA sud-africain en tant que pays africain partenaire lors de la candidature de l’Afrique du Sud pour accueillir SKA, le futur plus grand observatoire du monde. Aujourd’hui, l’astronomie est également devenue ma grande passion.
Avez-vous ressenti des difficultés durant votre parcours?
Les principaux défis que j’ai rencontrés sont les barrières linguistiques (passage du français à l’anglais), l’exposition à une culture diversifiée en Afrique du Sud et surtout l’adaptation au nouveau système éducatif de l’université du Cap (qui a nécessité beaucoup d’auto-apprentissage, d’autodiscipline et de persévérance).
Quel(s) conseil(s) donneriez-vous aux jeunes filles de votre pays qui souhaitent étudier l’astrophysique?
Ayez l’audace de protéger vos rêves, si vous pouvez en rêver, vous pouvez le faire. Si vous aspirez à devenir astrophysicienne, commencez à construire votre chemin vers votre objectif. Trouvez un ou une mentor en cours de route.
Pensez-vous qu’il y a des aspects/défis spécifiques qui concernent les femmes africaines en astrophysique?
Pas spécifiquement pour les femmes africaines, mais pour la plupart des femmes dans ce domaine et dans tout autre domaine lié aux STIM (Science, Technologie, Ingénierie, Mathématiques) : les stéréotypes sexistes et l’incapacité à briser le plafond de verre. J’ai eu la chance de ne pas avoir été personnellement témoin de tels défis jusqu’à présent.
Quels sont vos actions/projets en cours concernant l’astronomie?
Au niveau des recherches, j’étudie les jeunes amas d’étoiles massives hébergés par des galaxies en interaction et des galaxies en anneau de combustion afin d’étudier l’effet de l’environnement sur les mécanismes de formation et d’évolution de ces proto-amas. Je recherche également des radiogalaxies mourantes et redémarrées à l’aide de LOFAR et MeerKAT afin de mieux comprendre le cycle de vie des radiogalaxies. Ressources humaines et sensibilisation : En plus d’être le coordinateur national du Bureau de l’UAI pour la sensibilisation à l’astronomie, je suis également la présidente fondatrice de Malagasy Astronomy & Space Science, une organisation à but non lucratif qui réunit de jeunes professionnels malgaches (titulaires d’un doctorat en astronomie), des membres étudiants et des amateurs dans le but de promouvoir la science et l’astronomie dans le pays. Nous organisons actuellement la deuxième édition d’un Quiz Astro National connu sous le nom de « Le Rendez vous des Astrophiles ». (Consultez notre page Facebook « Malagasy Astronomy and Space Science » pour plus d’informations). J’occupe également le poste de représentante des jeunes chercheuses et chercheurs au sein de la Société africaine d’astronomie, qui a été relancée.