LE MAGAZINE DES SCIENCES DE L’UNIVERS EN AFRIQUE

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Tamador Khalil Mansoor, suis  maître de conférences à l’université islamique d’Omdurman, et vis à  Khartoum, au Soudan.

Tamador Khalil Mansoor

Quel a été votre parcours pour devenir astronome?

Je suis diplômée de la faculté des sciences et de la technologie, au département d’astronomie et de météorologie.

 

Qu’est ce qui vous a amené à étudier l’astronomie?

Je m’intéresse beaucoup à l’astronomie car je considère toujours que c’est le sujet le plus passionnant. En outre, elle soulève de nombreuses questions auxquelles on peut répondre mieux et plus concrètement sur le plan scientifique. Il a été très difficile de prendre une décision entre l’astronomie et la météorologie, mais après des discussions avec des collègues et des professeurs, j’ai choisi l’astronomie.

Avez-vous ressenti des difficultés durant votre parcours?

J’ai rencontré de nombreuses difficultés en tant qu’étudiante.  Durant mes premières années à l’université, j’avais de nombreux plans pour ma future carrière, des plans A, B et C qui m’ont rendu confuse et je ne me suis pas concentrée sur mes études, l’un d’entre eux était de quitter le département. J’ai fait cela parce que j’ai vu ces plans comme une opportunité, j’ai été obligé de prendre une décision que je n’aurais jamais pensé prendre.

Quel(s) conseil(s) donneriez-vous aux jeunes filles de votre pays qui souhaitent étudier l’astrophysique?

Je ne donnerais pas le conseil de travailler dur, d’étudier avec assiduité, d’investir du temps parce que ce sont des choses que vous devez absolument faire si vous décidez d’étudier l’astrophysique. Je vous dirais plutôt de prendre tous les cours et toutes les choses pendant vos études et votre parcours universitaire comme une clé qui peut vous conduire sur les bons chemins.  Vous devez faire face à tous les défis que vous rencontrez parce que vous apprendrez beaucoup de choses. La chose la plus importante est la communication académique et l’engagement scientifique.

Si vous avez quitté l’astrophysique, quel a été l’apport de vos études dans ce domaine pour votre carrière/vie?

Comme les astrophysiciens traitent d’énormes quantités de données, je pense que je pourrais travailler dans un domaine qui nécessite de la programmation informatique, de la modélisation informatique, de l’analyse statistique et des outils informatiques, où je pourrais très probablement finir avec  un poste d’enseignante quelque part.

Pensez-vous qu’il y a des aspects/défis spécifiques qui concernent les femmes africaines en astrophysique?

Je pense que les aspects qui affectent les femmes africaines dans leur carrière ou leur parcours d’études sont la discrimination basée sur la couleur de leur peau ou leur sexe. L’histoire nous l’a bien expliqué.

Ces aspects peuvent être un défi lorsque ces choses se produisent, comme le montre l’étude  ”Women of Color in Astronomy Face Greater Degree of Discrimination, Harassment” (“Les femmes de couleur en astronomie font face à plus de discrimination et de harcèlement que les autres, étude publiée le lundi 10 juillet 2017 dans le Journal of Geophysical Research), et je cite l’auteur “Ces choses affectent également la qualité de la science produite par un individu et la trajectoire de la carrière de cet individu” .

Quels sont vos actions/projets en cours concernant l’astronomie?

Je fais des recherches dans le domaine des exoplanètes (caractérisation, formation et classification) et de la recherche sur les astroparticules.

Je suis l’une des organisatrices de l’école annuelle soudanaise d’astro-informatique.

 

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