LE MAGAZINE DES SCIENCES DE L’UNIVERS EN AFRIQUE

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots?

Je m’appelle Rubina Kotak et suis professeure au département de physique et d’astronomie de l’université de Turku en Finlande. Je viens du Kenya.

Rubina Kotak

Quel a été votre parcours pour devenir astronome?

Un parcours assez simple, à quelques exceptions près : J’ai obtenu une maîtrise en physique et en astrophysique au Royaume-Uni, suivie d’un doctorat à l’université de Lund en Suède sur l’astéroséismologie des naines blanches. J’ai changé de domaine pour mon premier post doc à l’Imperial College de Londres, où je me suis principalement concentrée sur les supernovae thermonucléaires pour commencer, et sur « tout ce qui a explosé » vers la fin de cette période de 3 ans. Après un court séjour de 1,25 an en tant que boursière de l’ESO (L’observatoire européen austral, qui gère notamment le Very Large Telescope au Chili) à Garching, j’ai obtenu mon premier poste de professeure à Queen’s University à Belfast, 4 ans après avoir terminé mon doctorat. Je me suis donc rendue sur l’île pluvieuse d’Irlande. Je me souviens encore de mon séjour à l’ESO avec un mélange d’admiration et d’affection (peut-être parce qu’il a été si court !). Après avoir passé la décennie suivante à Belfast, j’ai décidé qu’il était temps de changer, et je suis partie vers des climats plus septentrionaux en Finlande pour trouver un meilleur temps et à la recherche d’une vie plus équilibrée.

Qu’est ce qui vous a amené à étudier l’astronomie?

La décision de poursuivre des études en astronomie est née du désir de faire appel simultanément à différentes branches de la physique. Je pensais qu’elle apporterait les réponses à toutes les questions « pourquoi » et « comment » que je me posais.

Avez-vous ressenti des difficultés durant votre parcours?

Oui, bien sûr, tout le monde est confronté à des défis sur son chemin. C’est la façon dont on y répond qui compte. Une “tête de cochon” combinée à un peu de chance peut mener loin !

Quel(s) conseil(s) donneriez-vous aux jeunes filles de votre pays qui souhaitent étudier l’astrophysique?

Essayez-le et voyez si cela vous plaît! Si ce n’est pas le cas, vous n’aurez certainement pas perdu votre temps. Il est essentiel d’acquérir des bases solides en physique et en mathématiques. Le choix judicieux des sujets de recherche (et des superviseurs !) rend le chemin plus facile. Pour paraphraser George Orwell : « tous les domaines de recherche sont égaux, mais certains sont plus égaux que d’autres ».

Pensez-vous qu’il y a des aspects/défis spécifiques qui concernent les femmes africaines en astrophysique?

Le manque de ressources et de structures de soutien appropriées d’une part, et les pressions et attentes sociétales d’autre part. Bien que le niveau des ressources et les attitudes semblent évoluer, de nombreuses disparités subsistent.

Quels sont vos actions/projets en cours concernant l’astronomie?

La plupart de mes projets actuels se concentrent sur l’étude des phénomènes transitoires explosifs d’un type ou d’un autre, dans le but de suivre l’évolution de l’étoile ou du système progéniteur jusqu’à l’explosion, de contraindre la physique du mécanisme d’explosion et la nucléosynthèse. Je fais partie de plusieurs grandes équipes qui participent à une aventure passionnante visant à découvrir et à caractériser les contreparties optiques des étoiles à neutrons et des trous noirs en fusion qui sont associées à un signal d’onde gravitationnelle.

La supervision, le soutien et l’encadrement d’étudiants de premier cycle et de troisième cycle et de post docs constituent une grande partie de mes activités quotidiennes. Les cours magistraux que je dirige avec mes collègues vont des aspects de la structure et de l’évolution stellaire aux techniques astrophysiques, en passant par la rédaction scientifique. Ces derniers cours, en particulier, sont fortement influencés par mes expériences en tant qu’éditrice scientifique pour le prestigieux journal Astronomy & Astrophysics, ayant traité plus de 1000 manuscrits à ce jour.

 

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