LE MAGAZINE DES SCIENCES DE L’UNIVERS EN AFRIQUE

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Miriam Nyamai, et je suis doctorante à l’Université du Cap. Je vis à Cape Town. Je suis née et j’ai grandi à Makueni, au Kenya.

Miriam Nyamai

 

Quel a été votre parcours pour devenir astronome ?

J’ai commencé par une licence en éducation avec une spécialisation en mathématiques et en physique à l’Université Kenyatta au Kenya en 2012. J’ai ensuite obtenu un diplôme spécialisé en astrophysique et en sciences spatiales à l’université du Cap en Afrique du Sud. En 2017, j’ai obtenu un master en astrophysique à l’université de Free State. En février 2021, j’ai présenté ma thèse en vue de l’obtention d’un doctorat de l’université du Cap, portant sur les propriétés des éruptions thermonucléaires dans les longueurs d’onde radio. J’ai présenté mes travaux lors de nombreuses conférences internationales et publié dans des revues internationales.

 

Qu’est ce qui vous a amené à étudier l’astronomie ?

Depuis l’école primaire, j’ai toujours aimé les sciences et les mathématiques. Après avoir terminé mes études secondaires, je suis entrée à l’université pour devenir une enseignante qualifiée en sciences et en mathématiques. Cependant, lors de ma troisième année d’études à l’Université Kenyatta, je me suis spécialisée en mathématiques dans le but de poursuivre une carrière universitaire dans ce domaine. C’est alors que j’ai entendu parler du National Astrophysics and Space Science Program (NASSP) à l’Université du Cap et j’ai changé d’avis et saisi l’opportunité de me spécialiser en astrophysique, puisque j’avais de bonnes connaissances en mathématiques et en physique, et j’ai donc postulé pour le programme.

 

Avez-vous ressenti des difficultés durant votre parcours ?

Mes études de premier cycle et de maîtrise étaient gérables. Cependant, pendant mes études de doctorat, les choses se sont corsées. Un grand projet tel qu’un doctorat est un véritable défi, mais avec le soutien de vos conseillers académiques et de votre famille, vous pouvez vous en sortir. Au cours de mes études, j’ai ressenti la pression d’établir un contexte et une direction pour ma thèse, car à ce moment-là, vous êtes responsable de votre projet, contrairement aux autres niveaux inférieurs où vous êtes principalement guidé par des cours définis et où les projets réalisés ne sont pas aussi importants. Certains commentaires d’autres étudiants tels que « les femmes n’ont pas besoin d’étudier jusqu’au niveau du doctorat » étaient très décourageants. Cependant, je n’ai pas laissé ces commentaires me dissuader de travailler pour obtenir un doctorat en astronomie et en astrophysique.

 

Quel(s) conseil(s) donneriez-vous aux jeunes filles de votre pays qui souhaitent étudier l’astrophysique ?

Aux jeunes filles du Kenya, si vous êtes bonnes en mathématiques et en physique et que vous voulez faire carrière en astrophysique, alors foncez. N’écoutez pas les voix extérieures, mais croyez en vous. Entourez-vous de personnes qui croient en vous afin qu’elles puissent vous encourager tout au long de votre parcours universitaire.

 

Si vous avez quitté l’astrophysique, quel a été l’apport de vos études dans ce domaine pour votre carrière/vie ?

Je suis toujours dans le domaine de l’astrophysique et une carrière dans ce domaine m’a permis d’acquérir de nombreuses compétences, notamment en matière d’analyse de données, de recherche, de présentation et de rédaction.

 

Pensez-vous qu’il y a des aspects/défis spécifiques qui concernent les femmes africaines en astrophysique ?

Comme dans d’autres disciplines scientifiques, les femmes sont souvent découragées par leurs collègues masculins de poursuivre des études en mathématiques et en sciences, en particulier jusqu’au niveau du doctorat.

Quels sont vos actions/projets en cours concernant l’astronomie ?

J’utilise actuellement le radiotélescope sud-africain connu sous le nom de télescope MeerKAT pour observer et étudier les phénomènes transitoires radio.

Instagram
YouTube
YouTube
Follow by Email