LE MAGAZINE DES SCIENCES DE L’UNIVERS EN AFRIQUE

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Arwa Dabbech, je suis tunisienne. Je suis actuellement chercheuse associée au groupe Biomedical and Astronomical Signal Processing (BASP),  de l’Université Heriot-Watt à  Edimbourg en Ecosse.

Arwa Dabbech

Quel a été votre parcours pour devenir astronome?

Mon parcours en astronomie a commencé par un stage de recherche effectué à l’Observatoire de la Côte d’Azur, à Nice, en France, en 2011, dans le cadre de mes études d’ingénieur. Le sujet portait sur l’étude des algorithmes d’imagerie en astronomie. Après avoir obtenu mon diplôme d’ingénieur de l’Ecole Polytechnique de Tunisie en 2011, j’ai poursuivi mes études de doctorat à l’Observatoire de La Côte d’Azur. Le sujet de recherche était la déconvolution des images en radioastronomie en bande centimétrique pour l’exploitation des radio-interféromètres modernes. En 2015, j’ai obtenu mon doctorat en Sciences de l’Univers à l’Université de Nice Sophia Antipolis. Depuis 2015, je suis chercheuse postdoctorale au sein du groupe BASP, qui est affilié à l’Université Heriot Watt, à Edimbourg, au Royaume-Uni.

Qu’est ce qui vous a amené à étudier l’astronomie?

Je suis à la fois fascinée par la beauté de l’Univers, capturée par les télescopes modernes, et excitée par les défis du traitement des données qui accompagnent notre quête d’une meilleure compréhension de l’Univers.

Avez-vous ressenti des difficultés durant votre parcours?

J’ai eu la chance d’être encadrée et entourée de chercheurs et d’étudiants diplômés inspirants pendant mon stage de recherche et mes études de doctorat à l’étranger. Cependant, la principale difficulté était d’être loin de ma famille et de mes amis.

Quel(s) conseil(s) donneriez-vous aux jeunes filles de votre pays qui souhaitent étudier l’astrophysique?

Le mois dernier, les Tunisiens ont assisté au lancement de « Challenge One », le tout premier satellite fabriqué en Tunisie. Bien qu’il s’agisse d’une petite réalisation dans le domaine aérospatial, il s’agit certainement d’une étape importante pour la Tunisie. De tels projets ouvriront, espérons-le, les horizons de l’astronomie, des sciences spatiales et de l’astrophysique. Alors, levez les yeux vers les étoiles !

Pensez-vous qu’il y a des aspects/défis spécifiques qui concernent les femmes africaines en astrophysique?

Je pense qu’en Afrique, les défis de l’astrophysique ne sont pas spécifiques aux femmes. D’une part, dans de nombreux pays africains, la discipline est tout simplement inexistante. D’autre part, jusqu’à présent, la recherche n’a pas été une grande priorité dans les universités africaines. Pourtant, nous vivons actuellement une époque passionnante puisque le plus grand radiotélescope du monde, le Square Kilometer Array (SKA), est en cours de construction en Australie et en Afrique du Sud et s’étendra à terme sur de nombreux pays africains. Ce projet à grande échelle a stimulé l’astrophysique en tant que discipline dans de nombreux pays africains. Je pense que les femmes africaines seront le moteur de cette discipline, car leur présence dans les STIM (Science, Technologies, Ingénierie et Mathématiques) est remarquablement élevée dans de nombreux pays africains comme la Tunisie.

Quels sont vos actions/projets en cours concernant l’astronomie?

Mes projets de recherche actuels au sein du groupe BASP s’articulent autour (i) du développement de nouvelles techniques de reconstruction d’images robustes et évolutives pour la radioastronomie et (ii) de leur validation sur des données à grande échelle provenant d’instruments précurseurs et explorateurs du futur SKA. Ces projets sont menés en étroite collaboration avec le National Radio Astronomy Observatory (NRAO, USA) et le South African Radio Astronomy Observatory (SARAO, Afrique du Sud).

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