La Tunisie a vécu un moment historique par le lancement du premier satellite « Challenge One ». Ce satellite 100% local a été lancé le 22 mars 2021 à 7H07 minutes (heure de Tunis), à bord de la fusée russe Soyouz-2 depuis la base de lancement « Cosmodrome de Baïkonour, Kazakhstan ».
La concrétisation du projet ‘’Challenge 1’’, qui a couté environ un million d’euros, a été mise en route depuis 2018 et a été assurée par une équipe des jeunes ingénieurs employés par l’entreprise tunisienne de télécommunications Telnet, et encadrés par des experts tunisiens renommée internationale dans le domaine spatial. Parmi eux, on note Mohamed Abid, ingénieur en chef adjoint en mécanique de la mission américaine Persévérance sur Mars. Cette réussite fait de la Tunisie le premier pays du Maghreb et le sixième en Afrique, à avoir son propre satellite de la conception à la réalisation, après notamment l’Afrique du Sud, l’Égypte et le Ghana.
Challenge 1 est un nanosatellite du type CubeSat de masse 4 kg et a été satellisé autour de la Terre sur une orbite héliosynchrone. Sa mission principale est liée à l’Internet entre des objets en utilisant pour la première fois le protocole LoRaWAN. Ce satellite permettra de fournir une couverture internet d’une capacité de transmission de 250 kb/s sur 550 km et tentera de répondre au besoin croissant de connexion satellitaire entre les objets, vu que seulement moins de 20% de la surface du globe terrestre est connectée par le réseau internet.
À l’origine, le lancement prévu le samedi 20 mars 2021, à l’occasion du 65ème anniversaire de l’indépendance tunisienne, avait été reporté de 48 heures à cause d’un dysfonctionnement technique déclaré par l’agence spatiale russe. Finalement, “Challenge1” a regagné son orbite avec un grand succès le lundi 22 mars, faisant ainsi le premier exemplaire d’une constellation qui comptera plus de trente satellites d’ici 2032, en partenariat avec d’autres pays africains, afin de bien exploiter commercialement cette technologie.
Le satellite contient des thermomètres ou capteurs d’humidité ou de pollution connectés et des puces de localisation, qui servent à récolter les données sélectionnées par ces appareils pour y avoir accès en temps réel, même dans une zone terrestre dépourvue de couverture internet.
Challenge 1 est considéré comme un petit pas dans le domaine de l’aérospatiale et de l’aéronautique, mais un grand pas pour la Tunisie pour rejoindre les nations spatiales. Avec ce succès, la Tunisie pourra ainsi ouvrir la porte à ses futures missions spatiales afin d’établir sa propre agence spatiale 100 % tunisienne.
Auteurs: Mayssa El Yazidi1, 3,4, Imen Titouhi2, Samaher Ben Hadj Slimane4, Ouissal Boughanmi4
[1] Centre d’études et d’activités spatiales « G. Colombo » – CISAS, Italie.
[2] Cite des Sciences de Tunis, Tunisie.
[3] Faculté des Sciences de Tunis, Université Tunis El Manara II, Tunisie.
[4] Association Tunisienne des Jeunes Astronomes, Tunisie