LE MAGAZINE DES SCIENCES DE L’UNIVERS EN AFRIQUE

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Mayssa El Yazidi, je suis étudiante en doctorat au Centre d’études et d’activités spatiales « G. Colombo »- CISAS, à l’Université de Padoue. Je suis originaire de Tunisie, mais actuellement, j’étudie en Italie.

Mayssa El Yazidi

Quel a été votre parcours pour devenir astronome?

J’ai étudié la géologie à la Faculté des Sciences de Tunis, Université Tunis El Manar II, car en Tunisie nous n’avons pas de filière universitaire dédiée à l’astronomie ou à l’astrophysique. En 2014, j’ai eu mon diplôme de licence (licence fondamentale) et mon projet de recherche portait sur  » La géologie comparée des corps célestes du système solaire « . Par la suite, j’ai commencé mon master et en 2016, j’ai été diplômée et mon mémoire de master portait sur « La géologie de Mars ». En 2018, j’ai eu une bourse au Centre d’études et d’activités spatiales « G. Colombo »- CISAS, pour cartographier les grabens de Noctis Labirinthus sur Mars, et fin 2018, j’ai reçu une bourse de doctorat en sciences, technologies et mesures spatiales (CISAS), pour l’étude de la géologie de surface de Mars et Mercure.

Mon intérêt se concentre sur la composition et les processus responsables des modifications de la surface planétaire et des terrains analogues en utilisant différents jeux de données, les MNT, et la géo-modélisation 3D.

Qu’est ce qui vous a amené à étudier l’astronomie?

Depuis mon enfance, j’ai toujours été fascinée par l’astronomie, l’astrophysique et les sciences planétaires… J’étais toujours curieuse d’en savoir plus sur l’univers, les planètes qui sont relativement proches de nous, la possibilité de vie en dehors de la planète Terre et si l’humain est capable de vivre sur une autre planète.

En 2011, lorsque j’ai commencé à étudier à l’université, ma professeure Slim Shimi Najet, était celle qui donnait un cours d’introduction bref sur les planètes et le système solaire, avant de commencer le cours sur la Terre et sa géologie. A cette époque, la professeure Shimi Najet m’a encouragée et a amélioré ma curiosité pour en savoir plus sur les planètes et l’univers, et avec elle, j’ai commencé ma carrière et mes recherches et elle a été ma superviseur pour mes projets de recherche de licence et de master, pendant 6 ans.

Avez-vous ressenti des difficultés durant votre parcours?

Actuellement non ! J’étudie dans l’une des meilleures universités du monde, l’université de Padoue, et j’habite dans la ville de Galilée. Je suis fière et heureuse de mon travail et de mes recherches actuelles.

Quel(s) conseil(s) donneriez-vous aux jeunes filles de votre pays qui souhaitent étudier l’astrophysique?

NE RENONCEZ JAMAIS ! NE PERDEZ JAMAIS ESPOIR !

Ce ne sera pas un chemin facile. J’ai postulé pour plus de 400 postes (maîtrise, bourse de doctorat, bourse de recherche…) dans le monde entier jusqu’à ce que finalement, j’en obtienne un.

Croyez en vous ! Croyez en votre rêve et battez-vous pour l’obtenir.

Si vous avez quitté l’astrophysique, quel a été l’apport de vos études dans ce domaine pour votre carrière/vie?

J’aurai une formation scientifique, la capacité d’écrire des articles et des documents scientifiques, j’en saurai plus sur l’univers et les planètes, je pourrai faire des activités de vulgarisation et montrer au public (étudiants, enfants, adultes, astronomes amateurs), à l’aide d’un télescope, les planètes, la lune, les galaxies…..

Je serai en mesure d’aider aux activités éducatives puisque l’astrophysique est principalement basée sur la physique et les mathématiques, donc je pourrai soutenir et aider aux projets académiques et avoir une carrière scientifique.

Pensez-vous qu’il y a des aspects/défis spécifiques qui concernent les femmes africaines en astrophysique?

Je pense que le défi le plus difficile à relever est que dans votre pays, il n’y a pas d’universités, de facultés ou d’instituts pour enseigner l’astronomie ou l’astrophysique, et donc vous allez vous retrouver obligée d’émigrer dans un autre pays pour étudier ce dont vous rêviez.

Nous espérons donc voir un jour tous les pays d’Afrique enseigner l’astronomie, l’astrophysique, les sciences planétaires et l’aérospatiale ! Ce sera le plus beau rêve du monde !

En outre, d’après mon expérience personnelle, je trouve qu’il n’y a pas assez de bourses d’études destinées aux femmes pour les encourager et les aider à étudier l’astronomie.

Quels sont vos actions/projets en cours concernant l’astronomie?

Actuellement, je travaille en tant que coordinatrice nationale de la vulgarisation en astronomie pour la Tunisie au bureau de la vulgarisation en astronomie de l’union astronomique internationale (OAO/IAU) et je suis une associée active de la commission C2/ de cette union. Avec le comité national de la vulgarisation en Tunisie, nous encourageons les activités de diffusion des connaissances  et sensibilisons les gens à l’importance de l’astronomie et de l’astrophysique dans le développement des sciences et de l’éducation.

Nous organisons plusieurs activités (conférences en ligne, observations, concours, ateliers et séminaires) en plus de l’AstroCamping et des formations en astronomie et en astrophotographie en collaboration avec différentes associations et clubs d’astronomie tunisiens.

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