Les étoiles se forment dans des nuages de gaz et de poussières, sous l’influence de la gravitation, qui est liée à la masse des nuages. Les étoiles massives, définies comme celles ayant une masse supérieure à 8 masses solaires, sont d’un intérêt majeur dans la formation des étoiles. Bien qu’elles soient extrêmement rares -elles représentent moins de 1 % de la population des étoiles – elles jouent un rôle majeur dans le milieu interstellaire environnant avec leurs puissants vents stellaires ainsi que les chocs des supernovae qu’elles engendrent.
La formation d’étoiles massives représente un des problèmes astrophysiques majeurs non résolus. La question clé est de comprendre comment ces étoiles parviennent à accumuler autant de matière lors de leur processus de naissance. En effet, plus une étoile accrète du gaz, plus elle rayonne, et ce rayonnement a pour conséquence de repousser le gaz, limitant ainsi la quantité de gaz accrétée. Les modèles théoriques de formation d’étoiles prédisent une compétition entre l’accrétion de gaz sous l’effet de la gravité et son expulsion par différents mécanismes liés au rayonnement de l’étoile. Les étoiles massives en formation doivent donc être variables, dans des temps assez courts, de l’ordre de quelques années. Observer de telles variations, et les mesurer est très important pour contraindre les modèles de formation des étoiles, et trouver la meilleure explication à la formation des étoiles massives.
Observer la variabilité d’étoiles massives en formation est donc très important, mais aussi très difficile, car ces étoiles sont rares, et même les plus proches se trouvent relativement loin du soleil rendant leur observation difficile. C’est le défi qui a été relevé par Willicie Obonyo, brillant chercheur Kenyan actuellement à Leeds au Royaume Uni. Dans un article publié dans le prestigieux Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, il présente des observations de 5 étoiles massives en formation, et arrive à démontrer que quatre d’entre elles sont variables. Ces observations, dans le domaine radio, ont été obtenues avec le Karl Jansky Very Large Array. Ce réseau de radiotélescopes, situé au Nouveau Mexique aux Etats-Unis a été rendu célèbre avec le film Contact, dans lequel Jodie Foster découvre un signal d’origine extraterrestre. Ces observations de l’astrophysicien Kényan Willice Obonyo ne permettront pas de déchiffrer le signal extraterrestre du film, mais apportent des contraintes importantes pour notre compréhension de la formation des étoiles massives.