LE MAGAZINE DES SCIENCES DE L’UNIVERS EN AFRIQUE

 

Pouvez-vous nous présenter votre parcours académique :

Je m’appelle Charles Andriatomanga Ratsifaritana, j’ai une maitrise en physique chimie, sortant de l’université d’Antananarivo. Ensuite j’ai fait un master en Science à New York et enfin j’ai fait mon PhD à l’university of connecticut en « Physique théorique, physique de la matière condensée », sous le tutorat du Pr. Paul Klemens. En étant aux Etats-Unis, j’ai également pris des cours d’astronomie.

 

Parlez-nous maintenant de vos activités astronomiques, par où vous avez commencé, comment cela se présente actuellement et le lien avec le projet SKA :

A la fin de mes études, dans les années 90, je suis rentré à Madagascar pour monter un projet d’observatoire, l’actuel ASTRO Ankadiefajoro. J’étais pratiquement le seul astronome sur place. L’observatoire ASTRO faisait fonction de centre de médiation scientifique avec une concentration sur l’astronomie. L’observatoire est équipé de plusieurs télescopes dont un Dobson de 42 cm de diamètre. Il possède des pavillons scientifiques parlant de cosmologie, physique des particules, etc. Depuis son ouverture, il accueille 500 à 1000 visiteurs par an.

Nous avions également organisé, avec le gouvernement la sensibilisation de la population Malgache quant à l’éclipse de 2016. 7 millions de lunettes d’éclipse ont été distribué à cette occasion.

 

Parlons maintenant du projet SKA, pouvez-vous nous raconter les débuts du projet à Madagascar ainsi que ses objectifs ?

En 2017, j’ai été nommé coordinateur national du projet African VLBI Network (AVN) / SKA à Madagascar par le ministère de la recherche scientifique.

Nous avons ensuite eu l’autorisation de Telma Madagascar sur l’utilisation de l’antenne de STIMAD (Société de Télécommunications à Madagascar) situé à Arivonimamo, dans le cadre du projet. Elle fait un diamètre de 32 m et elle nous est donnée gracieusement pat Telma pendant 30 ans.

Actuellement, nous nous focalisons sur la réhabilitation de l’antenne pour qu’elle soit adaptée à faire de l’interférométrie en radioastronomie. L’antenne travaillera en relais avec l’Afrique du Sud.

Par ailleurs, il est prévu que le projet inclut la création d’un centre de recherche spatiale de Madagascar, la « National Radioastronomy Observatory (NRAO) ». Il se trouve à 45 km de la capitale, à Arivonimamo.

 

 

Quels étaient les problématiques que vous aviez fait face ?

L’instabilité politique à Madagascar a créé beaucoup de lenteur quant à l’avancement des travaux. Le changement de gouvernement fréquent rend difficile l’adhérence du ministère au projet.

 

Où est-ce qu’on en est actuellement sur ce projet et quelles sont les prochaines étapes ?

Depuis cette année 2024, l’université d’Antananarivo a pris le relais quant à la gestion du projet SKA, dont une prise de contact avec l’académie des arts et des sciences en Chine, par l’intermédiaire de l’université Confucius qui sont intéressés sur le projet. On a également formé 7 jeunes doctorants en radioastronomie sortant de l’Afrique du Sud pour prendre la relève sur la gestion du site.

Nous sommes optimistes quant à l’avancement des travaux. D’ici à la fin de l’année, nous aurons des retombées à la suite de ces nouveaux partenariats et modes de gestion établis.

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